Si le poète est fou c'est qu'il n'est que poète
Sans pouvoir asservir les mots et les soumettre
L'amour malgré son voeu tourne et vole, alouette !
Quand ses prédécesseurs, étant génies et maîtres
Savaient dompter le Verbe aux jongles et pirouettes.
L'infini qui s'évade à la course des mots
De l'encre et de ses flots ; toi ma muse alitée
Laisse-moi partager tes douleurs et tes maux,
Souffrir crucifixion prix de l'éternité
Pour mourir en humain parmi les animaux.
La force m'a quitté pour rejeter les mords
Par lesquels le destin assujetti mon âme
Au fadasse purin serpenté de remords
Vulgaire obscurité loin des glorieuses flammes
Si l'Immortalité n'appartient qu'aux seuls morts.