Grâce à son efficacité locale et son habileté elle attira très vite les regards des conseillers de L’Elysée…Chirac l’appela à ses côtés pour une longue carrière ministérielle. Egrener la succession des maroquins serait trop long, il y a Wikipédia pour cela.
J’en resterais à la longue ascension qui éloigne invariablement de la réalité, qui fragilise les (bons) réflexes et rend accessoire le regard du commun des mortels, de vous et de moi. Trop de portes qui s’ouvrent devant vous. Trop de tapis rouge qui vous assurent d’une démarche de reine. Une impression de puissance absolue. Et l’incident arrive, inexorablement. Pour elle, c’est une vulgaire facilité de (con)voyage du point A au point B en avion de luxe au dessus de la Tunisie en feu.
Accessoirement aux côtés d’un autocrate milliardaire impliqué au plus haut degré dans les affaires de Ben Ali. Pas pire qu’un salaire fictif offert par un vieux maire à sa protégée. Pas moindre qu’un emploi de cadre supérieur au cœur d’une galaxie de sociétés écrans pour l’épouse du ministre du budget ou qu’une facturation d’honoraires fictifs par un "conseiller juridique" à une mutuelle des étudiants.
Ou commence la prise illégale d’intérêt ? la concussion ? la prévarication ? A quel moment un honnête homme devient "dépendant" de son "contact" ? La vie m’a appris que tout individu est sensible aux cadeaux. Le plus surprenant est de voir combien il est aisé de favoriser une aide ou un soutien ; il suffit d’apprécier les faiblesses ou les hobbies de sa cible...et de savoir faire plaisir.
Prenez donc le cas de MAM ; un « petit » transport confortable à l’étranger l’a rendue, à son entier dépens, redevable de son donateur … et aveugle devant les évènements de la Tunisie. Personnellement j'achète les services de ma concierge avec une boîte de macarons Laduré ; à chacun son niveau de risque. Les moralistes (et les juristes) continuent à débattre sur qui est le plus coupable : l’acheté ou l’acheteur. Un vieux dilemme qui perdure.
Le plus surprenant dans cette affaire c’est que l’on nous parle de la Ministre des affaires étrangères comme si son compagnon, Ministre en charge des relations avec le parlement…n’existait pas. Il est temps que cela s’arrête, définitivement pour les deux. Le vol (en jet) a assez duré ! Les plages de Ciboure attendent ce couple de futurs retraités où le sable n'est pas dangereux et où les vieux crabes ne se trouvent que dans les assiettes des gourmets...
Au revoir MAM. La République, bonne enfant, vous offre les cartons. Derniers privilèges.