Primo: J'ai jamais fait autant de lecture de ma vie. C'est pas des blagues. Je viens de finir Un vent se lève qui éparpille de Jean-Marc Dalpé ET Lavalléville d'André Paiement pour mon cours de litt franco-ontarienne, j'ai presque fini Candide et je fais un nombre impensables de lectures d'articles et d'extraits de textes pour mes cours. Côté bédé: je suis allée au seul endroit à l'université où il y a des livres pour "enfants", c'est à dire à la bibliothèque pour les étudiants qui se destinent à devenir enseignant du primaire et j'ai fait une raffle de leur (minuscule) section de bande dessinée. Comme y'avait pas beaucoup (sinon presque aucun) choix, j'ai pris: Mafalda (par curiosité littéraire), Cédric (seulement les albums les plus nouveaux que je n'ai pas encore eu le temps de lire) et Corto Maltese (La ballade de la mer salée). Je dois avouer que pour Corto Maltese, l'idée d'explorer cette série m'est venue après avoir visionner le reportage dont je parlais dans ma dernière note.
Je dois avoue que c'est vraiment pas mal. Tout d'abord, c'est un album très long (chose admirable en bd, je crois, car il arrive souvent que de maigres albums de 30 pages à 17$ me laissent sur ma faim). Mais aussi, c'est un album en noir et blanc alors le dessin et la nuance doivent être vraiment très précis pour laisser transparaître des émotions. D'autre part, autant que, pour moi, le choix d'une palette de couleur affecte immédiatement ma réception d'un album, autant j'aime cette simplicité du noir et blanc, lorsqu'elle est bien exploitée.
J'avais déjà lu Maus, entièrement en noir et blanc mais comme le dessin est irréaliste (des animaux), l'effet dans le dessin de Pratt (qui se veut réaliste) est très différent.
Secundo: Je vais relater un étrange épisode que j'ai vécu aujourd'hui. J'étais au travail et j'avais les mains gercées alors j'ai sorti ma crème à main. Aussitôt que j'ai ouvert le flacon, l'odeur m'a immédiatement, et de façon très vive, la Tétralogie du Monstre d'Enki Bilal. C'est vraiment dingue. J'ai réessayé plus tard et, encore une fois, j'ai immédiatement eu le souvenir du dessin de Bilal.
D'autre part, quand j'entends certaines musiques, surtout celle du groupe Alfa Rococo, je songe immédiatement au film Immortel Ad Vitam de Bilal. C'est fou, non? Je crois que c'est une obsession.
Tertio: Comme tous les adeptes de la bédé le savent, c'est le festival d'Angoulême et, dans les derniers jours, il y a eu un évènement un peu spécial, Les 24 heures de la bédé, auquel plusieurs artistes ont participer. Il s'agissait de créer 24 planches en 24 heures. Personnellement, j'ai un peu suivi l'évènement en direct du blog de Laurel où deux webcams ont suivi Ad et Laurel dans leur travail pendant tout l'évènement.
À présent, les 24 planches au complet de tous ces artistes devraient être disponibles en ligne sur le site du festival.
Mais, la raison pour laquelle je raconte tout ça est que, tantôt, en lisant les informations sur le site de Radio-Canada, j'ai été très étonnée de voir une chronique de festival d'Angoulême ET une chronique des 24 heures de la bd. Ça, par contre, c'est surprenant. Radio-Canada ne parle que très (trop) peu de littérature et, quand elle le fait, c'est presque toujours de littérature québécoise (je trouve ça un peu nombriliste). D'autre part, Radio-Canada affiche un sinon deux articles par année sur la bande dessinée, et ça porte toujours sur des albums très classiques dans le genre: "exposition hommage à Tintin" ou "sortie du tome 2 de l'intégrale Spirou". Alors, que Radio-Canada se branche enfin sur la bd moderne, c'est incroyable! Tellement incroyable que je partage ce moment historique avec vous en affichant le lien:
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/surLeWeb/index.shtml#anchor96299