Étrange titre sentencieux pour le septième album studio de Mogwai, deux ans après The Hawk is Howling. Les membres du groupe révèlent l’avoir pioché dans l'invective d’un ivrogne ce qui peut expliquer toute absence de signification au regard du contenu du disque. Une chose est sûre, il est la preuve de quelques changements chez nos cinq Écossais. D’abord, le retour du producteur de leur premier album studio, Paul Savage. Puis un changement de label pour la distribution américaine : Sub Pop -dont la liste de bons groupes produits est faramineuse (Low, Earth, The Album Leaf…)- succédant ainsi à la tâche de Matador.
Si l’on pouvait avoir des doutes sur la propension de Mogwai à se renouveler, Hardcore Will Never Die… y met fin. Au risque de perdre ses fans les plus mogwaiesques, le groupe prouve ici sa capacité à se réinventer en se détachant de l’étiquette "post-rock" -dont ils ne se revendiquent d’ailleurs pas- pour s’accorder de nouvelles influences : electro voire dance. Pourquoi un tel revirement ? Sans doute à cause des productions de leur propre label (Errors notamment). Sans compter le goût prononcé pour l’electro de Stuart Braithwaite (guitare, chant) et Barry Burns (guitare, claviers), devenus dj à leurs heures perdues. Pourtant cette évolution n’est peut-être que la suite logique de l’introduction des sons électroniques entreprise par Mogwai dès Rock Action en 2001 et concrétisée sur Happy songs for happy people (2003).
Les deux premiers titres donnent la couleur : les nappes de sons progressives de "White Noise" nous évoquent le Mogwai des premiers albums alors que le beat electro et la basse véloce de "Mexican Grand Prix" révèlent un véritable changement. Tout le disque est balloté de cette manière, alternant des morceaux "traditionnels" du quintette et des titres au souffle nouveau. Les sonorités qui avaient marqué un changement dans The Hawk is howling sont toujours bien présentes (orgue électronique, synthétiseurs) même si l’ambiance du disque s’avère totalement différente, moins mélancolique et plus spontanée. Le chant a même sa place sur certains titres, toujours sous l’effet du vocoder (rappelez-vous "Hunted By A Freak").
En tout cas, que l’on se rassure, les cinq écossais sont encore habiles pour nous embarquer et nous tenir en haleine sur des morceaux progressifs de six minutes ("Death Rays", "How To Be A Werewolf"). Habiles également pour façonner des ambiances planantes à l’explosion imminente ("Too Raging To Cheers"). On a juste affaire à quelques morceaux entraînants ("Mexican Grand Prix", "San Pedro") voire carrément surprenants ("George Square Thatcher Death Party"). Et puis, en guise de final, le sombre "You’re Lionel Richie" n’est pas sans évoquer le drone avec un riff de guitare digne de ceux du groupe Earth.
En bref : on pourra reprocher à cet opus de manquer de cohérence, d’être trop hétérogène ou alors on lui sera reconnaissant d’avoir su faire la part belle entre le Mogwai d’antan et les prémices (?) d’un renouvellement.
Le site officiel et le Myspace
"How To Be A Werewolf" :
"Mexican Grand Prix" :
Et comme la musique de Mogwai prend tout son sens en concert, ne ratez par leur passage en France :
le 17/03/11 : Le Trianon (Paris)
le 18/03/11 : L'Aéronef (Lille)
le 19/03/11 : La Laiterie (Strasbourg)
le 20/03/11 : Le Transbordeur (Lyon)
le 21/03/11 : Théâtre Lino Ventura (Nice)
le 22/03/11 : Le Bikini (Toulouse)
le 24/03/11 : Rock School Barbey (Bordeaux)
le 25/03/11 : Big Band Café (Caen)