Chapka vissée sur la tête, assurez-vous qu'on ne vous a pas suivi lorsque vous pousserez le rideau noir du Molotov. Un repère de Soviets à deux pas de l'Opéra ? Plutôt un bar secret, entre décor d'époque et nostalgie ironique d'une ère révolue. Ici, la seule lumière est celle des bougies. Ça parle russe dans un coin, ça roucoule dans un autre. Intime et feutrée, l'ambiance n'en est pas moins conviviale, exiguïté oblige. Et comme Anna, la jeune gérante ukrainienne, a plus d'un tour dans sa matriochka, elle organise des soirées thématiques, comme le Nouvel An russe tous les mercredis soirs. On pousse les tables et haut les cœurs ! Repu de soupe au goulash et de borsht à la betterave, vous reprendrez bien un shot de vodka ? Nasdrovia !
Et ben dis donc, quelle description, chiche on essaye ??
Direction donc la rue de Port Mahon du côté de 4 septembre. Le bar est effectivement secret: pas de devanture, une simple porte devant laquelle s'attarde quelques fumeurs. On pénètre à l'intérieur du tout petit espace: le rez de chaussée loge dix personnes maximum, l'étage une quinzaine. La lumière est tamisée dévoilant par bribes une décoration à bases de vieux posters soviétiques, photos d'époques et décorations de guerre. Sympa, on s'installe confortablement sur les sièges en velours... puis on attend 20 minutes avant que la serveuse ne revienne. 20 longues minutes à écouter un mix des pires chansons des années 80 genre Balavoine et Stéphanie de Monaco. La serveuse arrive enfin, on commande des Mojito Vodka et un plateau de dégustation avec des harengs. A non, plus de harengs, bon tant pis... La table d'à côté demande à la serveuse si il est possible de changer la musique. Pas de réactions... 10 minutes plus tard, la serveuse revient avec des boissons pour la table d'à côté puis nous dit qu'elle a oublié notre commande. On lui redit gentiment en lui demandant aussi une carafe d'eau. Elle repart sans lâcher un mot. Les boissons arrivent enfin puis le plateau de dégustation: des raviolis frits, un cornichon coupé en tranche et un borsht servis avec du pain de mie leader price pas grillé. Ah tiens, une carafe d'eau, c'est sympa. OK, le borsht est vraiment bon mais pour 20€ le plateau de dégustation, on sent l'arnaque pointer...
Las de se faire agresser les oreilles, on décide de ne pas reprendre un 2e verre et de retourner dans un endroit plus fréquentable... Conclusion, au Molotov, on ne parle pas russe dans les coins, on attend pas mal et on doit avoir un bon portefeuille pour manger et boire pas grand chose... Cela sent le bon coup marketing avec concept original trop secret, qui attirera donc le branché mais ne le fidélisera pas...
Je ne suis pas du genre à me lasser abattre par une déception alors pour finir la soirée, je me suis rabattu sur une des mes adresses préférées du côté de 4 septembre. C'est chez Miki, un petit japonais installé rue de Louvois. La chef y régale ses patrons d'une cuisine fusion franco-japonaise à se lécher les babines. Pour le même prix qu'un plateau dégustation bof bof au Molotov, vous pouvez vous avaler 6 sushis au foie gras poêlés qui vous feront côtoyer le nirvana...
Attention, adresse pas encore trop connue, mais qui va le devenir...
Chez Miki
5 rue de Louvois, Paris 2e
Réservation (recommandée): 01 42 96 04 88