Eleni est femme de chambre sur l'île de Naxos, qu'elle n'a pratiquement jamais quittée. Son quotidien est immuable, partagé entre son travail le matin et sa famille le reste du temps. Son environnement est familier, elle connait tous les habitants de son village. Elle ne se pose pas de questions, elle avance.
Mais sa rencontre avec un échiquier va bouleverser ce bonheur sans relief. Aidée par un vieux professeur, Eleni va découvrir au fond d'elle même une personnalité et des capacités qu'elle avait mises en sommeil. Jouer aux échecs va réveiller ses désirs enfouis et lui faire soudainement prendre conscience de la vie qu'elle mène. Au diable le qu'en-dira-t-on, le machisme et les commérages, elle veut vivre aussi pour elle-même.
Comment un jeu peut-il conduire à l'isolement social et affectif ? Jusqu'où peut on aller pour se découvrir ?
Je ne sais pas jouer aux échecs, mais c'est un jeu qui m'attire. Après avoir lu Le joueur d'échecs de Stefan Zweig, je dois avouer que je l'avais néanmoins un peu assimilé à la folie. Le roman de Bertina Henrichs va d'ailleurs largement dans ce sens...
PS: je n'ai pas vu le film "Joueuse" qui en a été tiré (avec Sandrine Bonnaire et Kevin Kline) mais on m'a dit qu'il développait un autre aspect de l'affirmation de soi : Eleni participe à un tournoi (qu'elle gagne, contrairement au livre) et en revient transformée. Elle devient une autre, alors que dans le livre elle ne va pas jusqu'à changer de vie. Mais j'imagine qu'il fallait un peu plus de spectaculaire pour le cinéma !