La visite, parrainée par l'Unesco et la mairie de Paris, était organisée dans le cadre du projet Aladin, lancé en 2009 par plus de 200 personnalités d'Europe et du monde arabo-musulman pour promouvoir des rapprochements interculturels et rendre disponibles en arabe, en persan et en turc des informations objectives sur la Shoah.
Il a ajouté "C'est un moment particulièrement important, parce que c'est un signe qui dit que les religions ont pris le chemin par lequel elles veulent affronter ensemble cette situation".
Michael Schudrich, le grand rabbin de Pologne, a quant à lui exprimé l'espoir que cette rencontre interreligieuse contribuerait à prévenir des génocides dans l'avenir.
Il a dit "En faisant venir des responsables religieux juifs, chrétiens et musulmans voir ensemble l'exemple du pire génocide dans l'histoire du monde, cela augmente peut-être les chances qu'une prochaine fois, ils seront capables de l'arrêter".
De son coté, Mustafa Ceric, le grand mufti de Bosnie a déclaré lors d'un discours à Birkenau "Je suis là pour dire à ceux qui nient la Shoah à Auschwitz et à ceux qui nient le massacre à Srebrenica (lieu de l’assassinat de 8 000 Bosniaques musulmans en 1995) qu'ils sont en train de commettre aussi un génocide".
La rencontre sur le site de l'ancien camp d'extermination, peu après l'anniversaire de sa libération le 27 janvier 1945, a donné lieu à une cérémonie interreligieuse, suivie de dépôt de gerbes à Birkenau et à Auschwitz.
Y ont participé notamment Asha-Rose Migiro, la vice-secrétaire générale de l'ONU et Irina Bokova, la directrice générale de l'Unesco ainsi que des envoyés spéciaux et représentants de chefs d'État et de gouvernement de plusieurs pays arabes, d'Israël, d'Europe, de Russie et des États-Unis, des personnalités religieuses, des universitaires, des maires de plusieurs grandes cités du monde et des survivants de la Shoah.
Bertrand Delanoë, le maire de Paris a déclaré "C'est une douleur nécessaire. Le fait que nous le faisions si nombreux, Européens, Arabes, Africains, musulmans, chrétiens, juifs, athées, que nous le fassions tous ensemble, cela prouve que le martyre du peuple juif, c'est un fait pour l'humanité, c'est un crime contre l'humanité, c'est une faute contre ce que nous avons d'humain".
Quelque 1 100 000 personnes, dont environ un million de Juifs, ont été tuées entre 1940 et 1945 à Auschwitz-Birkenau, camp installé par l'Allemagne nazie dans le sud de la Pologne.
En plus des victimes juives, 70 000 à 75 000 Polonais non-Juifs y sont morts, ainsi que 21 000 Roms, 15 000 prisonniers de guerre soviétiques et 10 000 à 15 000 autres prisonniers, dont des résistants, selon les données du musée d'Auschwitz.
Seigneur, fais que cette horreur ne se reproduise jamais.