Dans la prairie on a fait des choix de vie mûrement refléchis, que l'on assume totalement au quotidien .
Mais ne nous laissons pas abuser par les mots, la simplicité, fût elle volontaire, ne rime pas franchement avec facilité, ce serait même plutôt le contraire.
Et c'est très graduellement que j'ai commencé à renoncer aux objets de confort que nous offre notre société moderne.
Une chose après l'autre, on se rend compte que les objets qui nous encombrent ne sont finalement pas si nécessaires. Et qu'on a beaucoup à gagner à être indépendants des appareils réputés indispensables.
Ca commence par le chauffage : le bois c'est écolo et donc bien dans l'esprit de la maison, ça ne coute pas cher (370€ pour nous chauffer tout l'hiver), et produit peu de déchets : la cendre finit dans le jardin et me sert à fabriquer de la lessive.
Considérant ces avantages , il faut ensuite remonter ses manches une fois par an, le jour de la livraison du bois, pour ramasser, déplacer et ranger 6 stères de bois :
Heureusement il y a chaque année un ou plusieurs volontaires pour prêter main forte à la famille de la prairie.
Puis chaque jour, rentrer des bûches, évacuer les cendres, s'assurer d'avoir toujours du petit bois d'allumage. C'est carrément plus exigeant que de touner un bouton. Mais c'est pas devant un thermostat électronique que l'on peut se régaler de la vue des belles flammes, et coller deux bibous naturistes qui veulent se faire un goûter au chaud.
La démarche de se séparer des appareils éléctriques a découlé de la même logique. Parce que ces cochonneries d'élecromenager peu recyclables, et fabriqués en Asie dans des conditions dont on ne peut pas être fiers, et qui en plus sont H.S. au bout de 3 ans, il y a en a marre.
On peut s'en passer ? qu'on s'en passe ! démonstration :
Pour commencer l'aspirateur a été remplacé par le balayage humide, tout aussi efficace et tellement plus silencieux, en plus d'être économe en énergie.
Je me suis passée de yaourtière durant 4 ans , en utilisant simplement mon four (bon là j'ai craqué pour un modèle bas de gamme).
Jamais une machine à pain n'a franchi la porte non plus, le pain c'est pas la mort à pétrir à la main, surtout quand on a des bibous qui adorent mettre la main à la pâte. Faire le pain en famille c'est un moment assez joyeux chez nous en fait.
Mon fidèle robot ménager datant de la naissance de la grande est pour l'instant inutilisable, non parce qu'il ne marche plus mais parce qu'un tout petit ergot de plastique servant de cran de sécurité a cassé. J'ignore si la pièce existe encore, et à quel prix (après 17 ans ....) , et j'envisage de me pencher bientôt sur la question
En attendant je râpe les carottes avec cet instrument révolutionnaire : une râpe nondedieu !
et mes petits biceps musclés parviennet sans (trop de) peine à monter des blancs en neige au fouet manuel.
Et bien entendu pas de bouilloire, ni de cafetière électrique... Juste un micro ondes antédiluvien qui nous sert à chauffer les bouillottes;
Le lave vaisselle décédé pile poil à la fin de la garantie ne sera pas remplacé. Faire la vaisselle à la main a necessité une réadaptation, surtout pour limiter la consommation d'eau, mais maintenant ça roule.
La plaque de cuisson électronique au gaz, traitreusement achetée par maurice ingalls, profitant d'un instant de faiblesse en tout de fin de grossesse du biboudemars, et dont le maniement nécéssite un diplôme d'ingénieur en aéronautique, recevra un coup de masse lors de sa prochaine panne (je le lui ai promis); Et sera illico remplacée par une homologue mécanique moins prétentieuse, mais plus fiable.
Le frigo fatigué et aux clayettes cassées fait encore du froid, donc il reste. La partie congélateur est fichue et il faut se munir d'un piolet si on veut aller y chercher un bac à glaçons. Je médite sur une solution à ce problème.
mais point de parti pris passéiste là dedans, non, non ! pas du tout, même !
La preuve en est que lorsqu'il le faut, la mère Alisabel est prête à investir dans de la technologie : un chauffe eau solaire super perfectionné avec un régulateur de la mort qui tue, que si il tombe en panne, je pleure... Il y a aussi 3 brodeuses (eléctroniques donc) dans l'atelier. Maisil y a aussi une piqueuse cinquantenaire dont j'aime bien me servir , et une machine à coudre mécanique suisse increvable.
Je pourrais aussi vous parler du vide intersidéral de mes placards de cuisine, et des 3 verres et demi qui constituent mon stock de vaisselle, et de la réutilisation sans fin des tissus et vêtements, mais ce sera pour une prochaine fois.