Bourses: Trichet fait remonter la fièvre

Publié le 23 janvier 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Les principales Bourses européennes ont de nouveau dévissé, mercredi 23 janvier, déçues par la réticence manifestée par le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, à baisser les taux. M. Trichet, qui s'exprimait devant des parlementaires européens à Bruxelles, a déclaré que la priorité de la BCE en période de turbulences financières doit être de contenir l'inflation, laissant ainsi entendre que l'institut n'a pas l'intention d'imiter la Fed américaine. "En toutes circonstances, mais plus encore lors des périodes difficiles de correction significative sur les marchés, et de turbulences, la responsabilité de la banque centrale est d'ancrer solidement les anticipations d'inflation, afin d'éviter davantage de volatilité sur les marchés", a-t-il expliqué. En prenant le risque d'un "grand écart" entre l'UE et les USA en matière de crédit.Et en s'en tenant à une ligne de moins en oins tenable...

M. Trichet a par ailleurs reconnu que la croissance économique en zone euro pourrait être moins importante que ce qu'il prévoyait jusqu'ici : "A ce stade, il n'y a pas d'élément pour modifier" le scénario de base de la BCE sur les perspectives de croissance en zone euro, mais "les risques par rapport à ce scénario de base sont [orientés] à la baisse".

Depuis la crise des subprimes, les banques centrales américaine et européenne ont apporté des réponses monétaires très différentes. La Fed a réduit à quatre reprises ses taux directeurs, tandis que la BCE a laissé les siens inchangés. Ce décalage reflète des philosophies opposées. Pour la Fed, le combat contre la récession prime sur la lutte contre l'inflation. En Europe, au contraire, M. Trichet met en avant les risques de dérapage des prix.

Mais la stratégie défendue par la BCE devient de plus en plus inconfortable à mesure que les signes de ralentissement se multiplient dans la zone euro. Et qu'il apparaît que le Vieux Continent n'est pas immunisé contre la crise des subprimes et la récession américaine.