Il est aisé de se rendre compte que la scène politique tunisienne bat de l’aile et frise le ridicule au vu des débats menés et de la qualité des réponses données par ces politiciens qui enchainent les interviews en tout genre.
Je ne les blâme pas au vu du système dans lequel on vivait et qui n'a donné aucune chance d'épanouissement ni même d'apprentissage de la politique, des idéologies et des tendances.
La politique est un exercice quotidien, de la lecture, des échanges et de l'expérience. Il est loin ce temps où au Campus universitaire s'enchaînaient les "prêcheurs" et où la vie estudiantine était impliquée, et qui donnait naissance aux futures politiciens partis ensuite faire des études et apprendre encore plus à l'étranger.
Le système instauré par Ben Ali a laissé un grand vide politique et a fait de l'incompétence enrichissante son credo. Il faudra se serrer les coudes et la ceinture pour construire sur des bases solides l'avenir du pays.
La politique n’est pas un jeu d’enfant
Qui peut faire de la politique maintenant ? Qui peut se targuer d'être un fin politicien qui puisse affronter et parler à une foule et la convaincre ? Qui n'a pas été touché ou n'a pas appartenu au RCD d'une façon ou d'une autre ?
Le système doit disparaitre certes, mais il ne faut pas aussi incriminer tout le monde au risque de sombrer dans un cercle vicieux qui ne se refermera jamais. Les vraies luttes commencent maintenant et au gouvernement de transition actuel de les concrétiser sur le terrain.
Au Ministre de l'Intérieur je lui demande par exemple de se justifier de son choix de désigner 19 gouverneurs RCDistes sur 25 ! et non pas me parler de déménager le Ministère de l'intérieur, c'est pas le plus urgent. Autant il a eu le mérite de calmer beaucoup de monde lors de ses deux apparitions, autant il s'est défilé dans ses réponses quand les questions devenaient sérieuses. Dissoudre le RCD doit être fait incessamment et rendre des comptes !
Aux autres je demanderais d'aller sur le terrain et aller affronter et parler les tunisiens de Sidi Bouzid, Kasserine, Kef, Gubeli, Gafsa, .. il faut aller sur le terrain et se comporter comme un homme politique, un tunisien, un Leader.
Sommes nous prêt à la liberté d'expression et à la démocratie ?
Non .. mais nous sommes prêt à apprendre et à avancer si on arrive à trouver une forme de réconciliation et de négociation avec le système qui a touché et a profité à pas mal de gens.
La médiocrité et l'incompétence qui ronge la plupart de nos médias audio visuelles et écrits n'aidant pas, il faudra du temps. La liberté d'expression est un dure apprentissage, et on assiste depuis le 14 janvier à un défoulement plus qu'à un échange.
La démocratie parfaite n'existe pas, celle adaptée oui.