Nous avons commis la sottise de porter à la tête de notre pays un personnage totalement inapte à cette fonction. Lorsqu’il a obtenu de pouvoir nommer directement le Président de nos chaînes de radio-télévision nationales, il a justifié cette décision en déclarant qu’il était normal que ce soin revienne à l’actionnaire. Le seul élément qui lui vaille de se qualifier ainsi c’’est le soin jaloux qu’il met à protéger ses propres intérêts (salaire, déplacements, etc…) et ceux de ses amis et commensaux du Fouquet’s. Mais, pour le reste, il se trompe de siècle et de régime. N’est pas Louis XIV qui veut. Tout ce qui est public n’est pas la propriété d’un monarque, mais celle du peuple, dont Nicolas Sarkozy n’est que le représentant et plutôt indigne.
Il est prompt à s’écrier « j’assume » mais il a plutôt une tendance fâcheuse à fuir ses responsabilités. Il est garant de la Justice, on pourrait même avancer qu’il est la Justice. Lorsque celle-ci fonctionne mal, qu’il assume ! S’il veut sanctionner un coupable, qu’il pense à lui-même, surtout en se rasant. C’est lui qui décide de tout, qui répugne à sanctionner des ministres fautifs, qu’ils s’appellent Mitterrand ou Alliot-Marie. Qu’il corrige ses erreurs au lieu de désigner à la vindicte populaire des boucs émissaires !
Autre domaine d’irresponsabilité. Son admiration pour Georges Walker Bush l’a conduit à faire rentrer la France dans le Commandement militaire intégré de l’Otan. Ce négociateur de génie a-t-il obtenu en contrepartie une plus grande part de notre pays dans le processus de décision et dans la chaîne de commandement de l’organisation ? J’en doute fort. S’est-on penché sur les données stratégiques qui ont motivé l’envoi de nos soldats en patrouille dans une région propice aux embuscades en Kapisa en août 2008 ? Y avait-il eu une reconnaissance aérienne préalable ? Après le début de l’accrochage, nos soldats ont-ils bénéficié d’un support aérien ? Le père d’une des onze victimes de cet engagement avait semblé disposer à secouer la chape de silence qui a opportunément recouvert cet échec. Mais, peut-être trop enclin à observer la discipline militaire et apaisé par des paroles consolantes de notre grand séducteur national, il est rentré dans le rang ;
Plus près de nous, on peut déplorer la mort de deux jeunes Français capturés à Niamey par des terroristes. Là aussi, on ne peut que regretter la discrétion avec laquelle les autorités, tant civiles que militaires, traitent cette interception. Mais puisque notre Président est si désireux de sanctionner les insuffisances de uns et des autres, qu’il nous dise si cette mission était un succès ou bien un échec. Pour en juger, il convient d’en définir l’objectif qui a certainement été fixé au plus haut niveau de l’Etat. Je discerne deux possibilités : libérer les otages ou empêcher les ravisseurs de passer au Mali.
Alors, ô chef suprême de nos forces armées, vous qui assumez et sanctionnez les fautes, pouvez-vous nous donner copie de l’ordre écrit que vous n’avez pas manqué d’adresser aux responsables de cette opération ?