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Les Willoughby

Par Anne Onyme

willoughbyLois Lowry
L'école des loisirs
208 pages

Résumé:

Imaginez que le livre que vous tenez entre les mains soit l’un de ces vieux romans avec une reliure en cuir marron tout usé. Il raconterait le genre d’histoires qu’on lisait autrefois, pleines de larmes et de bons sentiments. On y croiserait des orphelins forcément valeureux, un bébé abandonné sur les marches d’un perron, un millionnaire vivant dans un taudis ou encore une nourrice au coeur sec…Vous allez rencontrer tous ces personnages dans ce roman. Mais vous découvrirez vite que les enfants Willoughby ne sont pas vraiment orphelins, même s’ils rêvent de se débarrasser de leurs parents. Vous apprendrez que le millionnaire solitaire est aussi un confiseur au grand coeur et la nounou une spécialiste des cookies et de la sculpture antique, ce qui les rend bien plus sympathiques. Il vous reste maintenant à deviner si, comme toutes les histoires d’autrefois, celle-ci se terminera bien...

Mon commentaire:

Le roman débute par cette petite phrase sur la page de garde: "Les Willoughby, abominablement écrit et ignominieusement illustré par l'auteur". Le ton est tout de suite donné!

Les Willoughby est un roman qui rend hommage à la littérature jeunesse, principalement celle qui met en scène des orphelins, qui vivent toutes sortes d'aventures. La famille Willoughby est plutôt fantaisiste. Elle compte six membres: les parents, des névrosés qui détestent leurs enfants; des jumeaux qui portent le même prénom, mais qu'on appelle A et B parce que c'est plus court (et qu'on ne peut pas les différencier, de toute façon); un fils aîné, Tim, une petite terreur qui dirige toute la maisonnée; et Jane, la toute petite et sensible fillette de la famille. Les parents rêvent de se débarrasser de leurs enfants puisqu'ils ne leur trouvent que des défauts et sont de toute façon incapable de se rappeler leurs noms. Les enfants souhaitent malheur à leurs parents car de ce fait, il seront orphelins et donc, vivront une aventure incroyablement vieux jeu, comme dans les romans qu'ils lisent.

Vous voyez tout de suite le genre d'histoire que nous offre Lois Lowry! Décalé, plein d'humour un peu tordu, tout ce qui arrive dans la vie des petits Willoughby est digne d'un roman... mais teinté d'humour noir pour notre plaisir. Je dois avouer que je ne m'attendais pas du tout à un roman de ce genre quand je l'ai commencé. J'étais un peu perplexe, mais je me suis vite prise au jeu. C'est assez drôle de voir les parents comme les enfants, parler de leurs souhaits et de leurs actes comme si c'était naturel, alors que c'est terrible! L'histoire du voisin, Monsieur Melanoff, n'est pas plus rose et sa vie sera complètement chamboulée par les Willoughby. Au fil du roman, les Willoughby font plusieurs comparaisons avec des romans de la littérature jeunesse: Huckleberry Finn, Anne... la maison aux pignons verts, Mary Poppins, Jane Eyre, Heidi, Le jardin secret... Un glossaire à la fin explique le vocabulaire plus difficile et donne une bibliographie des titres de romans abordés dans l'histoire.

Si j'ai beaucoup aimé ce roman, je ne suis pas certaine qu'un très jeune lecteur comprendrait toute les subtilités du récit. L'histoire étant cependant assez simple, elle plaira par son côté se rapprochant des romans d'aventures et par son humour étrange. C'est un roman un brin subversif, comme on pouvait en retrouver à l'époque des grands romans anglais.

Une bonne lecture, surtout si on est ouvert à la dérision et aux situations absurdes.

Quelques extraits:

"M. Melanoff - appelé commandant Melanoff sans raison particulière, si ce n'est que ça lui plaisait - vivait dans la déchéance. Vivre dans la déchéance signifie qu'il y a des aliments pourris dans le réfrigérateur, des crottes de souris partout, que les poubelles débordent parce qu'elles n'ont pas été vidées depuis des semaines et que la machine à laver est en panne depuis des mois - avec des vêtements mouillés qui moisissent dedans - mais qu'aucun réparateur n'a été appelé. La déchéance a une très mauvaise odeur. La déchéance n'est pas une question d'argent. Elle se produit quand les gens sont tristes." p.59

"Sa femme avait la manie de tout ranger par ordre alphabétique et il trouvait ça parfois déprimant. Le résultat, c'était que ses chaussettes étaient rangées avec ses cravates, et ses pyjamas avec les parapluies dans l'armoire. Même ici, dans la cuisine, si on cherchait des anchois, il fallait d'abord trouver les abricots." p.87


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