
Des milliers de petits vieux cubains ont dû reprendre, à la fin de leur vie, une journée de travail, marquée cette fois par l’illégalité et le risque. Des mains tremblantes à cause du Parkinson proposent des sucreries aux arrêts de tram et des visages couverts de rides nous regardent en offrant des lames de rasoirs pour seulement cinq pesos. Leurs retraites sont extrêmement basses et le repos mérité qu’ils avaient espéré s’est transformé en journées d’angoisse à se cacher de la police. Le système qu’ils ont aidé à construire n’a pas pu leur procurer une vieillesse digne et n’a pas réussi à leur éviter la misère.Maladroit et trainant les pieds, cet octogénaire au coin de la rue crie qu’il a des éponges à vaisselle et des tubes de super glu qui collent n’importe quoi. Une jeune fille passe et vérifie le contenu de son porte-monnaie ; elle n’a pas suffisamment ni pour les uns ni pour les autres, mais elle reviendra demain et pour le soulager achètera quelque chose, peut-être un de ces journaux nationaux qui publient seulement le visage de vielles personnes heureuses et satisfaites.Traduit par Jean-Claude MAROUBY
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http://desdecuba.com/generaciony_fr/