Magazine Politique
I. Vieux texte
« La sodomie est tenue en honneur, et celui-là est le plus considéré qui entretient le plus grand nombre de garçons. Ces garçons sont plus soigneusement gardés que leurs femmes et que leurs filles. Les vendredis et le jour de Pâques, ils les font sortir à la promenade, richement vêtus, et tous les galants de la ville, même les hommes les plus graves, vont alors leur faire la cour, leur offrant des bouquets de fleurs et leur racontant leurs tourments et leur passion. (...) Aucun caïd ne va dehors, aucun Turc ne va à la guerre, aucun corsaire en course, qu'il n'emmène un garçon pour lui faire la cuisine et lui tenir compagnie dans son lit. Pécher avec eux au milieu de la journée, aux yeux de tout le monde, est une chose dont personne ne s'étonne. (...) La sodomie était alors si honorée à Alger et si publiquement pratiquée, que les barbiers avaient l'habitude, afin d'avoir plus de gain et plus de monde dans leur boutique, d'avoir des jeunes gens qui rasaient et qui taillaient les cheveux à leur pratique ; les Maures, les renégats et les Turcs faisaient continuellement la cour à ces jeunes gens comme si c'étaient les plus belles femmes du monde. » (Fray Diego de Haëdo, Topographie et histoire générale d'Alger, Valladolid, 1612).
II. Molécule
Le fait divers ne pouvait me laisser indifférent. Ce nantais atteint de la maladie de Parkinson qui réclame la bagatelle de 450 000 € au laboratoire GSK pour ne pas avoir été correctement informé des effets secondaires possibles de son médicament. La notice actuelle du laboratoire précise que quelques rares patients peuvent présenter " un comportement impulsif, insolite pour eux comme : une attirance compulsive pour les jeux d’argent, une augmentation du comportement impulsif et/ou des pulsions sexuelles". Notre homme s'est donc ruiné au jeu et a donné libre cours à ses pulsions sexuelles ; il accuse le Requip® de l'avoir conduit à s'exhiber sur Internet et de l'avoir poussé à des relations homosexuelles. Il n'en faut pas plus pour que l'on dise que ce médicament l'a rendu gay, la presse précisant parfois qu'il est père de deux enfants, comme s'il s'agissait d'un brevet d'hétérosexualité pur sucre. S'il n'avait pas dilapidé son argent (et celui des autres semble-t-il) au PMU, il devrait plutôt être satisfait d'avoir pu, enfin, vivre une homosexualité trop longtemps refoulée.
III. Je reçois à l'instant où je rentre chez moi votre missive bleue, madame.
Une lettre dans la boîte dont la rédaction de l'adresse est facétieuse. J'ai d'abord cru à un nouveau canular de Prosper du G*, mais j'ai vu par transparence une écriture manuscrite : non c'était une vraie lettre. Une missive de A*, d'autant plus amusante qu'elle était inattendue. A notre époque d'emails et de SMS, recevoir une lettre écrite à la main est un luxe suranné. Je lui rendrai la pareille de ma plus belle plume et ma plus belle encre. Une chose en amenant une autre, j'ai profité d'un passage dans un magasin qui en possédait pour acheter des buvards, encore une rareté...
IV. Dans le poste
La nouvelle Nuit Gay de Canal+ devrait avoir lieu le 1er mars prochain. Le programme donne peu dans l'innovation et les raretés, on préfère les valeurs sûres. Entre les films à large diffusion et le prévisible documentaire sur François Sagat, il y a peu de place pour les surprises qui faisaient le charme des premières éditions. Mais bon, moi je dis ça pour faire le malin puisque de toutes façons je ne suis pas abonné à la chaîne cryptée.
V. Les vacances de Madame MAM
C'est le principe des sables mouvants, plus on s'agite plus on s'enfonce. A force de s'expliquer, MAM va finir par s'ensevelir toute seule.