Sortie cinéma :le 1er septembre
Surtout quand l’histoire met en scène deux frères qui depuis leur plus tendre enfance ne se sont jamais quittés. Un père absent, une mère alcoolique, ils élèvent le dernier né, jusqu’au jour où la vie décidera brutalement de les séparer.
A l’âge adulte, dans la même ville, ils vivent maintenant leur destin parallèle, à jamais marqués par les blessures de leur enfance. Y a t il encore de la place pour l’amour interroge le réalisateur qui concentre principalement sa réflexion autour de Nick, le frère aîné, magistralement interprété par Jakob Cedergren . On le suit pas à pas, silence après silence dans le dédale de sa vie en charpie, qu’il tente coûte que coûte de reconstruire. C’est la première partie du film, la seconde donnant la parole à son frère Peter Plaugborg (il n’a pas de prénom).
On le découvre, lui aussi au fil des jours, au quotidien d’un coup de fil de Nick qui n’aboutit pas, car le frérot se pique, deal, ou va chercher Martin son petit garçon à la crèche. Sa seule raison de vivre, qu’il gâche malgré tout dans la dérive de ses souvenirs délabrés.
Deux portraits en porte à faux, en face à face ou en parallèle, des flash-back un peu bizarres, un peu forcés ( ceux de « Incendies »- dans ce blog- ont une toute autre force) c’est le côté formel du récit.Le réalisateur le mène malgré tout jusqu’au bout de l’imprévisible, car tout peut arriver, dans ce visage impassible légèrement embué de tristesse que Nick promène dans sa solitude. Le même désarroi qui se reflète dans celui de Martin (Gustav Fischer Kjærulff , d’une étonnante justesse) qui du haut de ses quelques printemps connaît déjà bien le monde des grands.
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L’un comme l’autre, égarés dans une histoire irréversible tentent malgré tout d’un sourire, d’un geste de la main d’aller vers celui qui les fuit ou les ignore. « Submarino » paternel au possible est pétri de cette humanité que le réalisateur rend encore plus palpable. L’amour est donc toujours possible.
Les bonus
Un personnage , Ivan : interview de Morten Rose ( 6 mn )
Un quartier, Vesterbro : le tournage dans le quartier de la drogue .( 9 mn )
Avec deux consultants, spécialistes des trafics et de l’endroit où ils déroule principalement .
SUBMARINO est le sixième long métrage de Thomas Vinterberg, remarqué en 1998 au festival de Cannes avec «Festen », prix spécial du jury.
Né en 1969 à Copenhague, diplômé en 1993, il remporte une citation au « César » du meilleur film de fin d’études pour LAST ROUND. Son court métrage suivant, LE GARCON QUI MARCHAIT A RECULONS, décroche le prix du public du Festival de Clermont-Ferrand.Il a réalisé plusieurs clips pour Metallica et pour Blur.
SUBMARINO est tiré d’un roman éponyme du jeune écrivain danois Jonas T. Bengtsson. « D’une certaine manière, les personnages cherchent tous à garder la tête hors de l’eau : le film parle de tous ceux qui ne remontent jamais à la surface… D’ailleurs, le titre fait allusion à une technique de torture dans laquelle on enfonce la tête de la victime sous l’eau. (…) Le sujet de la responsabilité parentale dans SUBMARINO m’a touché de très près. Même si je n’ai jamais vécu dans un abri ou ramassé de bouteilles vides pour me faire un peu d’argent, à l’instar des personnages je suis père de deux enfants (de 9 et 14 ans), si bien que je me suis parfaitement reconnu dans les thèmes abordés dans le film. Il parle de l’angoisse permanente qu’ont les parents de décevoir leurs enfants et de ne pas être à la hauteur de leurs responsabilités.«
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