Comme un souffle oriental sur le Café de la danse - Chronique d'un concert exceptionnel d'Ibrahim Maalouf

Lou

mercredi 23 janvier 2008

Comme un souffle oriental sur le Café de la danse - Chronique d'un concert exceptionnel d'Ibrahim Maalouf

J'ai découvert Ibrahim Maalouf par le biais de l'organisation de nos tournées à Culturesfrance... celui-ci étant soutenu par le pôle des musiques actuelles pour une prochaine tournée au Moyen Orient...
Son album ayant enchanté mes oreilles de nombreuses fois, j'ai donc accepté avec grande joie l'invitation à aller le voir hier soir au Café de la danse !
Aussi surprenant que ça puisse paraître, Ibrahim doit son succès grandissant à son talent de trompettiste,
ayant aboli toutes les frontières musicales,
mélangeant les influences électro, jazz, funk, rock et orientales avec une dextérité, une habileté et une remarquable aisance dans l'improvisation !
Son premier album : Diasporas n'a pas reçu les meilleures critiques par hasard.

Extrait de Télérama :
l'Orient est repensé, remodelé, à l'aune des musiques entendues en exil (le classique, le funk), y compris celles des autres diasporas (le Maghreb). Le jazz en est le noyau central, en longues méditations solo à la trompette (avec une reprise de Night in Tunisia, de Dizzy Gillespie). L'électro est là, aussi, en fines touches qui jouent la syncope rêveusement dansante. S'y insinuent parfois des échos de boîte à musique. Le tout est irradié par une lascivité très méditerranéenne à l'occasion accentuée par des improvisations au oud ou à la cithare kanoun.

Son petit bijou... est sa trompette à quart de ton. Pardon, ses trompettes devrais-je dire !
Pour ne pas vous lancer dans une explication théorique et solfégique de la chose... je vous raconterai juste que cette invention, qu'il doit à son père (professeur au conservatoire de Beyrouth), lui permet de jouer des micro-intervalles que l'on rencontre dans les musiques traditionnelles orientales.
Ainsi Ibrahim mélange influences occidentales et orientales... maniant son instrument avec une
virtuosité rare... autant dans la dextérité digitale, que dans la maîtrise de son souffle... jouant de nuances subtiles, de finesses sonores, d'une palette de couleur variée...
Hier soir, le Café de la danse était "plein à craquer"...
La salle débordait d'un public, principalement de professionnels, certes, mais aussi de curieux du phénomène.
Et je ne pense pas me tromper en avançant qu'aucun d'eux n'a pu être déçu par la prestation (les quelques professionnels avec qui nous avons pu discuter après le show nous ont avoués leur enchantement et leur intérêt pour l'artiste)

Il est des concerts qui nous régalent... qui nous font découvrir le talent incontestable d'un artiste. Il est des concerts qui plus encore nous marquent, nous enchantent, nous émerveillent, nous subjuguent...
Ibrahim Maalouf était de ceux là...
Une mise en scène (si l'on puis dire) parfaite... une progression captivante... une participation du public demandée avec humour et naturel et une qualité musicale hors paire.
Entouré de 5 musiciens (1 guitariste, 1 bassiste, 3 percussionistes (batterie, vibraphone, percussions orientales)), Ibrahim, sur son tabouret de bistrot, se prête au jeu de l'improviastion, reprenant certaines chansons de son album (très peu au final), le tout dans une ambiance qui d'intimiste et planante se transforme peu à peu en jubilatoire et dansante... nous entraînant dans les méandres de l'électro jazz oriental.
Ibrahim Maalouf fait parti de ses musiciens qui, comme Vincent Ségal, maîtrisent avant tout la technique de leur instrument... mais, aussi, ont une oreille experte, qui sait s'approprier les genres puis les mélanger et en tirer un style post-moderne très loin du mauvais goût.
C'est cette nouvelle diversité très créative qui est l'emblême du talent de ce musicien qu'on a parfois retrouvé au côté de -M-, Delerm, Lhasa, Arthur H, etc... et qui maintenant poursuit sa route avec ce premier album et un début de carrière solo prometteur
Pour avoir eu la chance de le voir et de discuter brièvement avec lui après... Ibrahim est en plus un homme simple, naturel et d'une sympathie généreuse.
Sa tournée se poursuit dans de nombreuses villes...
Et quelques soit vos goûts, je vous conseille d'aller le voir... car cette musique dépasse toutes les étiquettes, toutes les valeurs académiques pour vous prendre directement par les tripes.
Son album (Diasporas) est disponible à la vente bien évidemment !
Site officiel d’Ibrahim Maalouf
Sur le blog musique

Libellés : Côté musique, Côté spectacle

posted by Lou at mercredi, janvier 23, 2008

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