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Le terme de populisme n’est jamais revendiqué par quiconque tant il relève de l’injure puisqu’il implique que le peuple serait bête par essence : ceux qui sont dénoncés comme populistes se caractérisent d’ailleurs comme adversaires de ces « élites » qui détourneraient la démocratie en leur faveur .
Ces mêmes élites toujours à la traîne du communautarisme qui réclamerait des droits spécifiques pour des minorités... Majorité contre minorité, tel est ce vrai débat politique qui reste toujours interdit.
Le populisme donc c’est la voix de la majorité et l’expression brute de la démocratie, l’élitisme c’est ce que révélait un jour Alain Minc en souhaitant le suffrage censitaire, c’est BHL dans son lobbying idéologique, dans ses droits de l’homme pas-pour-tout-le-monde , pour l’Iran certes, mais pas pour la Tunisie ou l’Egypte…
L’élitisme c’est le droit à géométrie variable dans le mépris du peuple. Cette élite qui voudrait que la parole populaire soit entachée d’idées courtes, que chacun serait raciste, partisan de la loi du talion, égoïste… Alors on brandit à tous propos ce populisme infâme pour excommunier ceux qui dénoncent les privilèges et le pouvoir d’une caste. Ainsi le mot populisme contient dans la définition qu’on lui prête tous les préjugés de classe, tout le mépris pour le peuple.
Le peuple a-t-il toujours raison ? Non.
Mais ce qu’il dit doit toujours être écouté. En ce sens, ne méprisons jamais le populisme.
Or ce qui se joue réellement dans les déchirements de la gauche c’est bien cette opposition de nature - et non pas seulement de circonstance - entre une tendance sociale et populaire et une mouvance sociétale, bourgeoise, qui voudrait que les seuls laissés pour compte seraient les minorités sexuelles, religieuses ou ethniques.
La revendication égalitaire et morale demeure le seul ciment de ces deux gauches quand l’édifice politique que chacune souhaite construire demeure aux antipodes. Ces deux gauches qui gagneraient à divorcer plutôt que de maintenir l’illusion d’un mot quand, par ailleurs, tout les sépare.
Il serait vain par exemple de chercher chez les Verts la moindre revendication sociale.
On y trouvera par contre cette morale simpliste et cette vérité révélée qui les inscrit dans cette religiosité qui les apparente à ces théocraties exotiques qu’ils se gardent bien de dénoncer ! Vert de l’Islam ou de l’écologie !
Mais pour eux toute couleur est bonne pourvu qu’on se rallie à eux : on n’est pas vert par conviction mais par croyance. L’écologie est la religion politique du monde occidental. Le prosélytisme est son militantisme.
L’autre couleur de cette gauche, c’est le rose bonbon… Les festeux « socialistes », les Lang et les Delanoe, comme hier Kouchner -de même que les Verts - n’ont évidemment pas la moindre fibre sociale : c’est d’ailleurs ce qui assure leur succès dans l’opinion.... Et surtout dans les médias!
Ils sont eux aussi oecuméniques et participent à la grande célébration du bien révélé avec son clergé communautaire dans ses soutanes pailletées. De gauche bien sûr,comme Carla Bruni !
Parce qu’il fut décrété qu’un artiste était par nature "de gauche"…
On comprend bien que le peuple, lui, se bouche le nez et aille voir ailleurs !
Hier à Montpellier, la mairesse PS célébra en grandes pompes un mariage gay… La même qui fut désignée par les caciques du Parti pour détruire Georges Frêche.
Que Mélenchon ne parle qu’économie et luttes sociales, c’est cela qu’on ne lui pardonne pas: Ce n’est pas au peuple de fourrer son nez dans ces choses si sérieuses !
Le peuple, il faut qu’il s’amuse avec les niqabs, les goupillons et tous les accessoires de la fête et surtout… qu’il se taise !