Maxime Médard réalise son meilleur match sous le maillot bleu
Je vais vous présenter de manière très synthétisée les satisfactions et insatisfactions de ce premier match du Tournoi.
- L’animation offensive : Les joueurs sélectionnés pour leur capacité offensive ont répondu présents. Maxime Médard fait probablement son meilleur match sous le maillot bleu, ses multiples relances se sont avérées fructueuses, il semblerait que le Toulousain ait gagné en maturité, il me semble aussi un peu plus dense physiquement. Maxime Mermoz aura bien participé à cette animation offensive, faisant jouer autour de lui à merveille, grâce sa gestuelle unique. C’est également lui qui en prenant l’attaquant écossais sur le haut du corps provoque le lâcher de ballon et aboutira au premier essai français. Il laisse échapper Nikki Walker sur un placage, mais il semblerait que c’est sur cette action qu’il s’est blessé. François Trinh-Duc réalise lui aussi un bon match, alternant de mieux en mieux la gestion temps forts – temps faibles, il nous proposa quelques exploits techniques dont il a le secret, comme cette passe entre les jambes. Je pense de plus en plus que nous avons avec cet ouvreur un très grand joueur. Même constat pour Clément Poitrenaud qui visiblement a pris du plaisir dans ce match. N’est-ce pas là la clé de la réussite ?
- La mêlée et le 5 de devant : Enorme travail encore du 5 de devant, notamment de Nicolas Mas et Thomas Domingo en mêlée fermée. Deuxième essai de pénalité en deux matchs pour la mêlée tricolore. Le plus par rapport à l’Australie c’est que ce 5 de devant a été présent dans le jeu, assurant ainsi la continuité avants-trois-quarts tant recherchée. Les touches ont également été propres.
Avec des avant conquérants et des trois-quarts animateurs, cette équipe de France a tout de même de quoi espérer, je pense qu’elle cette fois sur le bon chemin. Affaire à suivre…
- La énième blessure de Maxime Mermoz, non seulement on perd un joueur au potentiel énorme, mais en plus cela va amener un énième changement de la ligne de trois-quarts. On commence hélas à se demander si ce joueur n’est pas trop fragile pour le niveau international.
- Un certain laisser-aller en défense. Déjà observable face à l’Argentine et à l’Australie. La défense était le gros point fort sous l’ère Laporte, c’est dommage qu’on n’ ait pu construire dessus. Les Ecossais ont systématiquement avancé balle en main.
- Beaucoup ont prétendu qu’il manquait à cette équipe deux ou trois grands joueurs. Je pense au contraire que le potentiel est là. Il manque selon moi d’avatage un esprit guerrier. Des mecs à la fois méchants et intelligents qui dicteraient leur loi sur le terrain. Un peu à l’image de ce que font nos handballeurs. Il manque encore une âme à cette équipe. C’est plus une équipe d’étudiants qui veulent réciter leur leçon, qu’une équipe d’hommes, surs d’eux, prêts à en découdre.
- Un manque de densité, d’autant plus inquiétant que même si elle a progressé l’Ecosse n’est pas une équipe de costauds, pourtant ils nous ont fait mal dans l’axe. D’où une certaine stérilité… défensive !
- Une équipe sur courant alternatif, des ballons qui ont été souvent trop lents à sortir. C’est d’autant plus dommage que lorsque ces ballons sont sortis rapidement cela s’est toujours concrétisé par des points.
Malgré tout, ce match est vraiment porteur d’espoir. C’est le jeu le plus cohérent que je vois depuis au moins deux ans. Depuis un certain Irlande-France à Croke Park…