Les Chevaliers de Karukère ! Anniversaire émouvant !

Publié le 06 février 2011 par Halleyjc

(Luigy Colat-Jolivière, s’il vivait encore, aurait aujourd’hui 80 ans, ce 06 février 2011. Il nous a quitté au début de janvier 1990. Ceux qui ne le connaissent pas sauront qui il fut, grâce à l’article, reproduit plus bas, que j’écrivis à l’occasion de son décès, et pourquoi je le fais figurer dans la galeries des “Figures” du Scrutateur.

Cet homme remarquable, eut, bien entendu, comme chacun d’entre nous sa grandeur, et ses manques.

Ses amis auront une pensée particulière pour lui, et, s’ils sont chrétiens, sans doute l’honoreront-ils d’une petite prière.

E.Boulogne.

Lisez donc ce témoignage sur le Blog du Scrutateur : vous y découvrirez un morceau de NOUS :

http://www.lescrutateur.com/article-a-la-memoire-de-luigy-colat-joliviere-par-edouard-boulogne-66543143.html

Je lisais régulièrement Guadeloupe 2000 et mon premier geste en ouvrant ce journal était d’aller chercher la rubrique de Monsieur Luigi Colat-Jolivière : Les Chevaliers de KARUKERE.

Le dernier souvenir que j’ai de lui est un bref échange sur la place de la Victoire…

Un mercredi après midi quelques jours après sa disparition, j’arrive à Radio Massabielle pour enregistrer mon émission hebdomadaire de musique classique : j’avais choisi ce titre ronflant et prétentieux : Mille musiques pour vivre, en plagiant les Mille raisons de Vivre de Don Helder CAMARA que m’avait fait découvrir mon parrain Maurice FRANCOIS ! Je suis installé dans le petit cagibi vitré qui sert de studio d’enregistrement sous le clocher : devant moi les instruments de torture que sont les équipements d’une table de mixage, à ma gauche mes livres (doctus cum libro) à ma droite la musique prévue pour l’émission du jour… 

Le père Michel abandonne un moment ses auditeurs… c’était je m’en souviens le temps du chapelet… il toque à la porte… j’ouvre… nous échangeons quelques propos… dans son regard ce perpétuel MERCI… et martelant chaque mot de petites tapes sur mon épaule : je ne veux pas de temporels dans ton émission… et soudain ! J’ai un petit travail pour toi : peux-tu regarder ce que contient cette grande boite en carton, c’est un cadeau posthume de Monsieur Colat-Jolivière

Mon enregistrement terminé j’ouvre donc ce carton et je découvre la discothèque du Chevalier de KARUKERE… comment dire mon émotion de passer d’un opéra à un autre, d’un musicien à un autre, d’un coffret à un autre… j’ai les larmes aux yeux… ce soir là je suis revenu très tard à la maison… et pour cause, le Chevalier de Karukère m’avait invité à le suivre dans ses rêves, dans ses passions… je le voyais descendant les marches du Lycée Carnot, tournant sur la gauche dans la rue Henri IV, puis empruntant la rue Barbes… il traverse la rue Schœlcher et quelques boutiques plus loin entre chez Madame Corbin… Votre Opéra est arrivé lui dit-elle… et s’engage entre eux quelques beaux dialogues.

Pendant de longues semaines, je suis venu à Radio Massabielle les mains dans les poches en sachant que j’allais me replonger dans la discographie du Chevalier de Karukère et trouver le sujet de mon émission… C’était l’époque bénie des 33 tours microsillons avec des livrets magnifiquement élaborés et tellement indispensables au modeste présentateur que j’essayais d’être.

Oui ! Mon cher Edouard en cette journée du 6 février, j’ai eu une petite pensée et une prière pour notre Chevalier de Karukère : au son de la clarinette de Kam Sharon interprétant somptueusement un Concerto de Franz KROMMER… je suis certain que Luigi aurait aimé cette écoute dans la nuit de mes souvenirs.