Aujourd'hui dimanche chrétien, est lu lors de la liturgie le Tehilim (Psaume) 111, parlant de la droiture, de la confiance et du souci des autres que nous demande D.ieu.
En récompense de la confiance totale dont le peuple d'Israël fit preuve en abandonnant le confort de l’Égypte pour un avenir qui pouvait leur paraître incertain, D.ieu l'a entouré de Sa divine protection, de ses nuées protectrices.
Le peuple juif renouvelle chaque année lors de la fête de Souccot, l'Alliance avec D.ieu et s'engage de nouveau à respecter la Loi.
Le Tehilim 111 est chanté à cette occasion.
L'ensemble de ce tehilim résume ce qu'est la vie dans l'Alliance.
D'abord, il commence par le mot Alleluia, "Louez D.ieu". Louer D.ieu, c'est Le remercier à l'infini pour le don de l'Alliance.
Ce tehilim se présente comme un tehilim alphabétique, il comporte 22 lignes, autant qu'il y a de lettres dans l'alphabet hébreu.
Le premier mot de chaque ligne commence par une lettre de l'alphabet dans l'ordre alphabétique. C'est une manière d'affirmer que l'Alliance avec D.ieu concerne toute la vie de l'homme et que la Loi de D.ieu est le seul chemin du bonheur pour la totalité de la vie, de Aleph à Tav.
Enfin, le premier verset commence par le mot "heureux" adressé à l'homme qui sait se maintenir sur le chemin de l'Alliance.
La racine hébraïque du mot "heureux" a pour sens fondamental la marche, le pas de l'homme sur la route sans obstacle qui conduit vers D.ieu. Il s'agit donc moins du bonheur que de la démarche qui y conduit.
Dans la Bible, le mot "heureux" est le plus souvent opposé à son contraire "malheureux".
Cela pour nous dire que dans la vie il y a des fausses pistes à éviter.
Certains chemins, comportements vont dans le bon sens et d'autres, opposés, ne sèmeront que du malheur.
Ce tehilim commence par détailler longuement quels sont les bons choix, ce qui est chemin de bonheur pour tous et plus brièvement les mauvais choix.
Le bon choix est précisé dès le premier verset "Heureux l'homme qui craint le Seigneur!"
L'expression "la crainte de D.ieu" est fréquente dans la Bible hébraïque.
La deuxième ligne de ce premier verset qui n'est pas inclus dans la lecture dit "Heureux l'homme qui craint le Seigneur, qui aime entièrement sa volonté".
La "crainte de D.ieu", c'est l'amour de sa volonté, parce qu'on est en confiance.
Cette crainte n'est pas de l'ordre de la peur.
D'ailleurs, ensuite un autre verset le précise "L'homme de bien... s'appuie sur le Seigneur ; son coeur est confiant...".
La "crainte de D.ieu" c'est à la fois la conscience de la Sainteté de D.ieu, la reconnaissance de tout ce qu'Il fait pour l'homme, et, puisqu'Il est notre Créateur, le souci de Lui obéir. Car, s'Il est notre Créateur, Lui seul sait ce qui est bon pour nous.
La double découverte d'Israël c'est à la fois que D.ieu est infiniment puissant, mais cette toute-puissance est celle de l'amour.
Nous n'avons donc rien à craindre puisqu'Il peut et veut notre bonheur.
Le Tehilim 103 dit "Comme la tendresse du père pour ses fils, ainsi est la tendresse du Seigneur pour qui le craint". Craindre le Seigneur, c'est avoir à son égard une attitude de fils à la fois respectueux et confiant.
Voici donc la juste attitude envers D.ieu.
Puis le tehilim dit la juste attitude envers les autres, "L'homme de bien a pitié, il partage ; homme de justice, de tendresse et de pitié... A pleines mains, il donne au pauvre".
La formule "homme de justice, de tendresse et de pitié" fait penser à la définition que D.ieu a donnée de lui-même à Moshe Rabbénou, "Le Seigneur, D.ieu miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté ..." (Shemôt (Exode) 34, 6).
Le Tehilim 110 emploie les mêmes mots "justice, tendresse et pitié" pour D.ieu et pour l'homme.
C'est une manière de dire qu'observer quotidiennement la Loi, dans toute notre vie, de Aleph à Tav, comme le symbolise l'alphabétisme de ce tehilim, finit par nous modeler à l'image et à la ressemblance de D.ieu.
Et parce que l'action de l'homme est à l'image de celle de D.ieu, l'homme de bien est une lumière pour les autres, "Lumière des coeurs droits, il s'est levé dans les ténèbres".
C'est quand nous donnons et partageons, que nous sommes le plus à l'image de D.ieu, Lui qui est don. Alors, à notre mesure, nous reflétons sa lumière.