Le rapport cause(s)/conséquence() est au coeur de l'interprétation neurologique du monde. La conscience humaine est ouverte à ce rapport, à sa négation (aucune cause, aucune conséquence), à sa démultiplication symétique ou asymétrique (une cause, plusieurs conséquences, des causes, une seule conséquence). L'homicide est la négation absolue par une affirmation absolue : la néantisation d'un être par l'affirmation d'un "droit divin", affectivement interprété (le serial killer prend plaisir, un résistant qui doit tuer un ennemi ou un traître peut le faire avec tristesse et peine, comme le Lino Ventura de "l'armée des ombres"). Un tel évènement, qui met fin à la présence du monde, à l'éternelle présence au monde par la présence des survivants, est depuis des lustres interrogé multiplement, et la conscience est aujourd'hui convaincue que les causes sont multiples. Avant d'évoquer ces causes identifiées par champ (la psychologie, la sociologie, les faits économiques), il faut constater un fait au coeur du crime : il s'agit de mettre fin définitivement à la présence et au rayonnement d'une personne sans que celle-ci puisse annuler cette négation. Tony Meilhon a t-il eu cette volonté ? ou a t-il tué Laetitia, avec ou sans complice(s) par accident (la voiture) ? Quoiqu'il en soit, le démembrement du corps de Laetitia et le fait qu'il ait décidé de le cacher, sans aider les enquêteurs à la retrouver, exprime cette négation qui vise la présence. La question est donc : qu'est-ce que Laetitia a signifé pour Tony Meilhon ? Elle était jeune, jolie, elle allait pouvoir mener une vie, parce qu'elle avait des possibles. De ce que nous savons, les possibles de Tony Meilhon s'était réduits, à être presque nuls - selon l'INTERPRETATION qu'il a, AVEC LA SOCIETE, donné à sa propre vie. Dans le Labyrinthe de la vie, l'homme qui croit être pris au piège et qui l'est toujours au moins partiellement devient un Minotaure. La haine l'envahit. Etait-ce le "destin" de Laetitia de rencontrer Tony Meilhon ? Il s'agit d'une INTERPRETATION classiquement "religieuse" des évènements. Ce qui est certain, c'est que Laetitia fut au mauvais endroit au mauvais moment, qu'elle n'a donc pas eu de chance, parce qu'elle ne pouvait pas savoir que Tony Meilhon était en train de basculer... Le chef de l'Etat s'est porté à la tête du souci et de la rechercher de responsabilités. Pourquoi ce "multi récidiviste" était-il libre et non inquiété ? Il y a un DROIT en France, et jusqu'à aujourd'hui, SANS MOTIFS SERIEUX ET VISES PAR UNE LOI, la détention, arbitraire, d'un citoyen est impossible. Et Tony Meilhon n'était dans le collimateur de la "justice" que pour une affaire d'outrage à magistrat. Son suivi judiciaire aurait-il eu lieu, qu'il aurait été laissé libre, et qu'il aurait donc pu commettre ce crime, comme il semble l'avoir fait (peut-on parler dans le droit de "présomption d'innocence" alors qu'il est déjà jugé et condamné et par les indices accumulés contre lui et par "l'opinion, et ne faudrait-il pas parler de présomption de culpabilité ?), police et justice ne pouvaient empêcher l'acte de Tony Meilhon. Laetitia est morte parce qu'un jeune homme a brusquement décidé de "lier" sa vie à une jeune femme, par sa mise à mort, suivie de sa condamnation personnelle au cachot à vie, le tombeau avant le tombeau, parce que, probablement, Tony Meilhon n'a pas pensé à tout cela, se laissant seulement conduire par sa haine. Un ensemble de conditions a rendu possible ce crime, mais police et justice n'en ont aucune part, sinon on pourrait faire remonter la chaîne causale et donc de responsabilité jusqu'au chef de l'Etat lui-même, celui-ci ayant décidé de supprimer des emplois dans la justice qui auraient permis de travailler sur le dossier Meilhon avant la date du crime. Le chef de l'Etat SE MET EN CAUSE LUI MEME, alors qu'il semble difficile de lui imputer la moindre responsabilité dans un acte aussi loin de lui... Et celles et ceux qui connaissaient l'orientation délictueuse de Tony Meilhon, pouvaient-ils faire plus que ce qu'ils ont fait ? Et les proches de Laetitia ? Plutôt que de se laisser aller à la vindicte facile, il faudrait regarder en face ce jeune homme qui vient de détruire plusieurs vies, avoir de la "compassion" pour cet acte-boomerang (non pas pour lui trouver des "circonstances atténuantes") dont il n'a pas mesuré les conséquences. Est-ce qu'il serait possible et souhaitable que les consciences humaines qui sont manipulatrices du réel et des autres soient formées au rapport des chaînes de commandement et d'action causes/conséquences ? Une telle formation permettrait d'agir également sur "l'action politique"...