Dans ce contexte, les rivières vont naturellement évoluer. Le rapport, qui dresse un état des lieux nuancé, indique tout d'abord que "les débits moyens diminueraient fortement sur la France en automne et en été et tendraient à augmenter en hiver sur le sud-est du pays". Notamment, "dans les bassins de la Seine et de la Somme, les débits d'étiages seraient plus fréquents et sévères". À l'inverse, "les crues éclairs pourraient être aussi fortes, voire plus, qu'aujourd'hui". La population du sud du pays, où elles ont lieu principalement, sera donc davantage exposée à des risques d'inondation. Autant de changements notables qui, d'après l'étude, devraient intervenir dès le milieu du siècle et s'aggraver par la suite.
La deuxième étude publiée par la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) rend des conclusions plus catastrophiques. Dans vingt ans, le nombre de sinistres va doubler avec un coût financier passant de 11,3 milliards d'euros à 24,8 milliards d'euros. Une augmentation liée, d'après ce rapport, à l'augmentation des inondations dans les années à venir conjuguée à une densité plus forte de la population sur des zones exposées. En effet, on note une concentration de plus en plus importante des habitations dans le Sud-Est et sur la côte Atlantique.
Les auteurs de ce rapport éclipsent donc la volonté des pouvoirs publics de stopper les programmes immobiliers dans des endroits à risque. Une détermination qui a pourtant été rappelée au lendemain de la tempête Xynthia de février 2010. Mais la FFSA redoute les fortes résistances sur le terrain. Seules 30% des villes concernées ont adopté à ce jour un plan de prévention des risques inondation (PPRI).
Ensuite, selon le responsable des assurances, le risque est aujourd'hui sous-estimé. Ainsi, il est admis qu'un tiers des communes sont exposées aux inondations mais la cartographie des risques est incomplète et les professionnels considèrent qu'il y en a plutôt deux tiers.
Mais la connaissance est aujourd'hui totalement éclatée entre divers services (établissements publics, des structures spécialisées, des centres universitaires) qui travaillent tantôt sur les inondations, tantôt sur la météorologie ou encore sur la nature des sols. La création d'un observatoire national des risques naturels pourrait être une réponse appropriée.
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