Largo Winch II est, comme son nom l’indique, la suite de Largo Winch, sorti sur nos écrans en 2008. C’est encore une fois Jérôme Salle qui prend la direction de l’équipe du film, en grande partie modifiée. Ce deuxième opus adopte un scénario original, qui s’inspire de la série de bande dessinées du même nom, et plus particulièrement des deux albums : « La forteresse de Makiling » et « L’Heure du Tigre ».
L’histoire est indépendante du premier film : Largo Winch, propulsé à la tête du groupe W après le décès de son père adoptif, Nério Winch, décide, à la surprise générale, de le mettre en vente afin de créer une ambitieuse fondation humanitaire. Mais le jour de la signature, il se retrouve accusé de crimes contre l’humanité par un mystérieux témoin. Pour prouver son innocence, Largo devra retourner sur les traces de sa vie passée, au cœur de la jungle birmane.
Ce film a les mêmes caractéristiques que le premier, l’ambiance « firme internationale » avec différentes langues parlées dans le film, avec des transferts de comptes, … et aussi l’ambiance « Rambo », aventurier solitaire dans la jungle. A ajouter, qu’il y a plus d’action, et moins de conversations économiques. Les scènes d’actions du film sont remarquablement bien tournées, on entre directement dans l’action, que ce soit les bagarres rapprochées telles qu’au début du film, et dans l’hôtel, ainsi que la sublime chute libre. A noter que c’est la première fois qu’une scène d’action en chute libre a été entièrement tournée en conditions réelles et que Tomer Sisley a réalisé lui-même toutes ses cascades, il faut dire aussi que Tomer avait déjà pratiqué des sauts et qu’il a reçu les conseils des meilleurs spécialistes mondiaux, comme Jean-Philippe Ricordeau, trois fois vice-champion du monde. Pour le côté prises de vues, le film possède des scènes bien filmées, bien ordonnées, avec des clins d’œil à quelques films et célébrités : Basic Instinct pour le croisement de jambes de Sharon Stone, Claude François ou même Goldfinger pour l’électrocution dans la baignoire, et Hitchcock pour la scène finale. A noter que le film possède des ressemblances avec James Bond, premièrement la position de Tomer sur l’affiche ressemble étrangement à celle de James Bond sur l’affiche de Casino Royale, … Ainsi que la composition des deux films, que l’on peut mettre en parallèle des deux derniers James Bond en date.
Mise à part cette remarque, le film alterne scènes du passé et du présent, tout autour d’une intrigue bien modelée avec une fin pas si prévisible que ça avec un suspense Hitchcockien, nous suivons avec intérêt la trame de l’histoire tout au long du film, l’action et l’intrigue s’enchaînent, malgré quelques erreurs de plans à quelques moments du film. Les acteurs jouent très bien, rien à dire là dessus, Tomer a gardé son jeu et son petit sourire narquois comme le dit Sharon Stone dans le film, qui elle s’intègre bien dans cette atmosphère. Le scénario est bien construit et surpasse le premier opus. Pour la musique, Alexandre Desplat nous offre de très jolis morceaux, qui surpasse ceux du premier opus, avec aussi le groupe Puggy qui interprète le générique de fin « father & sons » qui s’accorde avec la trame de l’histoire.
Tout ce cocktail forme une équipe qui a surpassé techniquement le premier, ce qui est assez rare. Nous retrouvons donc l’atmosphère du premier avec moins d’économie et plus d’action, mais tout en restant raisonnable. C’est avec brio que Jérôme Salle a dirigé ce film, et qu’il nous offre un film digne d’une production hollywoodienne. Je vous conseille donc à tous d’aller au cinéma ce 16 février 2011 pour voir cette œuvre.