Nos deux mains
Se serraient bien
Dans ma poche de manteau
Nos deux paumes
S’aimaient bien
Le dessus de chaque main
Ressentait la laine
Que nos mains se connaissaient bien
Dans la nuit de ma poche
Bien ensemble à l’abri
Avec de petites farces
Les passants se doutaient bien
Que nos mains s’aimaient bien
Se cachaient se touchaient
Et eux rien
Ils voyaient à nos yeux à nos nez
Ce que faisaient nos mains
Et nos mains s’enroulaient
S’endormaient
Et nos corps marchaient
On se touchait
Tout à fait
Et c’était parfait
Nos mains nous suffisaient
On pouvait s’y retirer
S’y savoir s’abreuver
L’essentiel c’est se toucher
Quand nos corps se promenaient
Nos deux mains se tenaient
Nos deux corps séparés
Par nos mains se touchaient
(Pierre Morhange)