Réponse à une lectrice : les étoiles ratées ou qui se cachent!

C ‘est par un résumé de l’ article tiré de la publication de P.VAN DOKKUM /C.CONROY et présenté par J.F.H que je réponds à une de mes lectrices ( LE BLOG D ARTEMIS ) : »l univers contient bien plus de petites étoiles que prévu »

Je dois d abord préciser ce que l’ on appelle la fonction de masse initiale de l’univers , en abrégé FMI.

En astronomie, la fonction initiale de masse est la relation qui décrit la distribution des masses des étoiles pour une population d'étoiles nouvellement formées. Elle fournit le nombre d'étoiles de masse M par unité de masse. Elle peut être obtenue par la fonction de luminosité en utilisant une relation entre la masse et la luminosité d une étoile . Pour les étoiles de masse supérieure à celle du Soleil , on utilise généralement la formule donnée par Edwin SALPETER en 1955 à partir d observations faites sur notre propre galaxie ( donc on sait y mesurer les distances ).E n résumant, plus les étoiles ont une petite masse plus elles sont nombreuses .

Ceci dit , tout n’est pas dit !!...car notre VOIE LACTEE n’est peut être typique que des galaxies de type spirale et depuis longtemps les astronomes se demandent si dans les autres classes de galaxies ( plus âgées par exemple )   ce modèle de distribution reste le meme L'une des questions les plus fondamentales concernant l'IMF est de savoir si elle est universelle ou pas. En d'autres termes, les astronomes cherchent à savoir s'il existe un processus (ou un ensemble de processus) unique aboutissant toujours à la même fonction initiale de masse, qui serait ensuite modulée en fonction des conditions locales.

P.VAN DOKKUM /C.CONROY   viennent de chercher dans 8 galaxies elliptiques des amas de la VIERGE et de la chevelure de BERENICE   si on pouvait y trouver les traces de la signature des petites naines M . Mais comment me direz vous ?Et bien par spectroscopie de leur lumière ( voir ma photo ) …..

J E DOIS PRECISER que dans la théorie de la séquence principale de vie des étoiles ( HERTZSPRUNG /RUSSEL)la formation stellaire ne produit pas uniquement des étoiles : certains objets formés restent trop peu massifs (moins de 8 % de la masse du Soleil) pour pouvoir arriver à allumer des réactions nucléaires et si elles sont appelés naines brunes en raison de leur faible luminosité, c’est parce qu elles évacuent uniquement la chaleur produite par cette contraction initiale qui ne rassemble pas assez de matiére car chaotique .

Il faut donc rester modeste sur nos modèles car le mode de formation de ces astres est encore mystérieux. La fonction de masse substellaire suit une loi inverse à celle de la fonction de masse initiale, à savoir que les naines brunes les moins massives sont produites en moins grand nombre que les naines brunes les plus massives. Cette différence tend ainsi à indiquer que le mode de formation des naines brunes n'est pas forcément identique à celui des étoiles

Quoiqu ‘il en soit nos auteurs ont calculé que les naines brunes représentaient plus de 80 % de la population d étoiles alors que notre MILKY WAY   n’en présente que 60% …….

Une autre équipe (I.FERRERAS) a procédé autrement en utilisant une galaxie qui servait de lentille gravitationnelle à un quasar lointain très brillant , situé en arrière plan …

Comme je vous l’ ai appris (après EINSTEIN !) la gravitation de la galaxie courbe la lumière « passante » du quasar d’ autant plus que la masse de la galaxie est grande …Et il est apparue que la masse de la galaxie d’ après son spectre est bien plus grande que celle de l effet lentille .

PATATRAS ! Cela remet encore plus en cause le modèle d’étoiles avortées de SALPETER et il y a sûrement des variantes pour les effondrements gravitationnels des nuages de gaz etc. ….Il ne semble pas y avoir un mécanisme universel et cela va sûrement réjouir un de mes lecteurs (JJM) qui en propose d autres !

En photo les phases d accrétion selon P .ANDRE