Les journaux parlent beaucoup en ce moment du retour de l'inflation. Et hier le premie rministre a évoqué la menace que l'inflation fait peser sur la croissance.
De fait, l’inflation fait sa réapparition en Inde. Mais dans les pays à fort disparité de revenus,
l’inflation ne se résume pas à un chiffre global. Ce qui compte ici c’est l’inflation alimentaire (food inflation) et on parle de 17% ! L’inflation des uns n’est pas l’inflation des autres,
et dans un pays où 450 millions d’habitants vivent avec moins d’un dollar par jour, la foo
Le premier ministre a indiqué, dans cette même déclaration, que la structure de distribution des produits alimentaires devait être revue, et là il vise le projet de loi sur l’ouverture aux capitaux étrangers des hypermarchés, projet qui rencontre une forte opposition.
Du coup la bourse baisse, on s’inquiète et ce, malgré une croissance qui est à environ 9%.
Jusqu’à présent, les mesures de politique monétaire prises par la banque centrale n’ont pas produit beaucoup d’effets, l’inflation est bel et bien là et fragilise le gouvernement. Et elle le fragilise sur le terrain économique alors que c’est des réformes économiques réussies que l’actuel premier ministre tire sa légitimité.
Le premier ministre est aujourd’hui dans une situation délicate et il n’est plus perçu comme le grand sage intouchable. Il a été récemment accusé d’avoir fermé les yeux sur le scandale des télécoms. Cruel paradoxe pour cet homme totalement intègre.
Pendant longtemps Manmohan Singh aura été le premier ministre indispensable dont le Parti du Congrès avait besoin. Cela nous parait beaucoup moins vrai aujourd’hui.