Meril Wubslin

Publié le 05 février 2011 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

Categories: Chroniques CDs

FOLK Nouveau projet alternatif formé par Valérie Niederoest de Toboggan et Christian Garcia. Le duo a choisi, certainement non sans raison, le froid mois de novembre 2010 pour déposer cet album dans les bacs.

Dès les premiers instants, le tempo est donné. « One, two, three, for » un peu à la façon avec laquelle Cobain commence un titre unplugged, disons, en tous les cas, avec la même énergie et la même nonchalance. Cette première chanson, “Hole in my Ground”, résonne d’ailleurs parfaitement comme le commencement d’un voyage acoustique lent et mélancolique. “Cowboys”, ensuite, enchaîne sur les mêmes bases, mais petit à petit, la guitare se transforme, la voix prend des effets étranges, l’aspect «débranché» est mis de côté, pour laisser la place à des sons moins naturels.

Arrive l’effrayant “Séduire” avec sa guitare triturée et son cuivre préparant au pire. L’ambiance devient lourde, froide, la mesure est toujours très lente. À ce moment de l’écoute, l’auditeur commence à ressentir une légère impression hypnotisante ou anesthésiante selon l’état et l’heure à laquelle l’album est écouté. Heureusement, c’est le moment choisi pour lancer “No Nothing”. Ce morceau est nettement plus soutenu que les précédents et redonne un peu de pêche pour l’écoute de la suite. Suite qu’il n’aurait pas fallu manquer, vu que “Pier on the Sea est, à mon sens, un des meilleurs moments du disque ; ballade envoûtante ou les deux voix s’emmêlent l’une à l’autre, simplement accompagnées par un arpège de guitare. Très beau moment de simplicité. Suit, une petite ritournelle pour la forme “La fille ficelle”, sûrement une contrepèterie belge…

Quelque chose de « radioheadien »

En entendant “Happy Birthday” on se dit que, s’il y a une marque de fabrique « Meril Wubslin », c’est bien cette façon de chanter à deux voix et de faire tourner les phrases telles des boucles électroniques. Un peu comme un écolier qui se répète constamment son livret pour s’en souvenir.

On revient à quelque chose de plus rythmé avec “Right Here”, et là, bien que tout soit à sa bonne place, quelque chose de « radioheadien » ressort avec une certaine évidence de ce titre.

Pour terminer, “Two Guys”, “Le Fauteuil” et “Dominoes” viennent refermer la porte de ce moment de folk moderne hivernal.

On pourrait reprocher à ce disque son avarice en titres plus tranchants, plus percutants. Mais forcé de reconnaître, que c’est bien ses grandes périodes de calmes qui lui donne son âme et que ce mélange garde, toutefois, une ligne parfaitement cohérente.