Hier soir, le Mandala accueillait le trio de Cyril Amourette augmenté du saxophoniste Abdu Salim. Cyril Amourette sera présent cet été à Pinsac, pour la clôture du festival, dans le Jazz Unit de Ton Ton Salut. On sautait sur l'occasion pour aller l'écouter. Et, pour notre plus grand plaisir, Rémi Leclerc, avec qui le festival a une très longue histoire d'amitié et de musique (Magadis en 2001 entre autres), est aux claviers dans ce trio. Bref, a priori un vrai plaisir en perspective. Mais ce fut aussi un grand moment de musique, envoyé en deux sets gagnants qui nous amenèrent jusqu'aux environs de minuit et demi pour une des plus belles choses qui me soit arrivé d'écouter au Mandala. Le concert a débuté avec un "One by One", signé Wayne Shorter, superbement interprété. Et puis le concert s'est déroulé, entre reprises et compositions de Cyril Amourette, avec une énergie de tonnerre. On surprend souvent le trio toulousain très ému de partager la scène avec Abdu Salim. Et on suppose que cette émotion est porteuse. Au groove très appuyé, servi par la batterie pulsante de Pierre-Alain Tocanier et le clavier de Rémi Leclerc, dont la main gauche faisait souvent office de walkin'bass, répondaient les chorus de la main droite (voire des deux) de Rémi, ceux de Cyril Amourette, ceux d'Abdu Salim et ceux de Pierre-Alain Tocannier, aussi brillants les uns que les autres. Et, quand dans cette pulsion souvent obsédante, les solos s'éternisent, on est pris dans une espèce de transe très efficace qui pouvait faire penser au "Power Soul" d'Idriss Muhammad. Enfin, en disant que le jeu du saxophoniste faisait alternativement penser à Coltrane et Groover Washington Jr., l'ambiance est définitivement donnée. Bref, il faut urgemment guetter les prochaines dates de ce trio. Gilles