Anne Ferreira, ex- députée européenne et aujourd’hui vice-présidente du conseil régional défend la Région au sein de l’Europe.
A l'heure où l'Europe est pointée du doigt et accusée de mille maux, Anne Ferreira, vice-présidente du conseil régional et
ex-députée européenne, est allée la défendre auprès du ministre de l'Agriculture, Bruno Lemaire, en charge du fonds de cohésion et du commissaire européen, Johannes Hahn, en charge de la
politique régionale à Bruxelles.
En effet, à la veille des négociations sur les perspectives financières européennes au-delà de 2013, qui pourraient voir avec
l'élargissement aujourd'hui à 27 pays une diminution des aides accordées, entre autres, à la Picardie au titre du Feder (Fonds Européen de développement régional) et du FSE (Fonds social
européen) pour privilégier les pays entrant en difficultés : Pologne, Roumanie, Hongrie, etc., Anne Ferreira a plaidé pour que la Picardie, comme six autres régions, : Basse-Normandie, Corse,
Languedoc-Roussillon, Limousin, Lorraine et Nord-Pas-de-Calais ne soient pas pénalisées grâce à l'instauration d'une tranche transitoire comme le propose la commission européenne.
« Quelques pays dont la France et l'Allemagne ont déjà annoncé qu'ils souhaitaient geler le budget, ce qui impliquera
mécaniquement une diminution des financements. Pour 2007-2013 la Picardie a bénéficié de 392 M€ d'aides. Celles-ci sont essentielles, elles permettent le financement des projets d'innovation et
de recherche, l'accompagnement des entreprises dans leur développement, le soutien aux bassins en difficultés… »
La Picardie en catégorie intermédiaire
L'Axonaise a demandé à ce que l'Etat Français soutienne cette proposition d'une nouvelle catégorie intermédiaire de régions
pour toutes celles de l'UE dont le PIB par habitant est compris
entre 75 et 90 % de la moyenne communautaire.
« La Picardie qui développe de nombreux projets d'innovation et de développement depuis 2004 doit continuer à aider ses
territoires et son économie. Elle a pour cela plus que jamais besoin de ces ressources financières alors même que l'État a décidé de diminuer l'enveloppe qui lui est destinée. » déclare l'élue
axonaise.
Et de citer, en exemple, quelques actions soutenues par le Feder dans l'Aisne : la création de deux centres de formation
professionnelle sur le Chaunois ; la réhabilitation thermique de 347 logements collectifs à Saint-Quentin ; les investissements en systèmes de production d'énergie à partir de sources
renouvelables à Holnon ; la création d'une chaufferie biomasse à Prémontré ; enfin, une plate-forme pour l'emploi des jeunes.
Des sanctions à prévoir et à appliquer
Au moment où nombreux sont ceux à évoquer un retour au protectionnisme, de sortir de l'Euro, Anne Ferreira se fait avocat de
l'Europe : « Ces déclarations sont des réactions à une mauvaise prise en compte des politiques économiques et financières. Cela serait une catastrophe, une mauvaise réponse à nos problèmes. Tout
comme la proposition faite par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à Deauville de supprimer le droit de vote aux pays ne respectant pas le pacte de stabilité. »
Interrogée sur la crédibilité de cette Europe aujourd'hui présidée par la Hongrie qui prive la presse de liberté ou encore la
Biélorussie sous le joug d'une dictature, l'ancienne eurodéputée (1999-2009) confesse : « La construction de l'Europe en 2004 s'est faite dans la
précipitation. Je suis agacée on devrait prévoir des sanctions et les appliquer.
Auteur : Erick LESKIW
Article paru le : 1 février 2011 dans