Nicolas Chaudun nous raconte l’infernal été 1870 de Napoléon
III : lucide sur la défaite qui attend son armée, harcelé par une
Impératrice-harpie, des Ministres
imbéciles et des généraux couards, martyrisé par des calculs rénaux qu’il a
peur de faire opérer – l’anesthésie existe depuis 1850 - l’Empereur se
porte courageusement sur la frontière, pour errer de Metz à Chalons et Sedan.
Les Châtiments chers à Victor Hugo frappent le « tyran » - entre
parenthèses l’un des meilleurs chefs d’Etat que la France ait eu, malgré cette
fin pitoyable -.
Tout ceci devrait faire un excellent livre : hélas, l’auteur n’a pas les moyens de ses ambitions. Certes, il ne commet pas d’erreur historique, mais il n’apporte rien de plus que ce que l’on sait déjà. Et surtout, il écrit de façon ampoulée. Il parle ainsi, pour « faire genre » sans doute, de « défroque laconique », expression ici dénuée de sens, ou du « terrain miné de l’antagonisme franco-allemand », ce qui est ridicule pour désigner une empoignade sauvage entre deux Nations.
Un conseil : intéressez-vous à la guerre de 70, qui reste, avec 1940 bien sûr, le plus bel exemple de catastrophe nationale due à notre aveuglement (refus entêté, par la bourgeoisie dominant le Corps législatif, du service militaire universel, permettant de recruter des cadres de réserve, artillerie insuffisante, doctrine d’emploi figée chère aux militaires de toutes les époques, incroyable collection de maladresses diplomatiques dans l’affaire du Trône d’Espagne)
Pour tout savoir, une seule adresse : le merveilleux livre de François ROTH, universitaire lorrain (Poche Pluriel, 14,25 € chez Amazon), la plus belle analyse de la guerre de 70, pleine d’enseignements pour aujourd’hui.
L'été en enfer, Récit de Nicolas Chaudun, éditions Actes Sud 173 pages, 19,80 €