Dans les objectifs pour la France en 2012, il est indiqué : « 100% des Français ayant accès à l’Asymetric digital subscriber line (ADSL) et à la large bande, et 75 % des Français devenus utilisateurs réguliers d’Internet ».
Ca commence très mal. Très très mal. Je ne vois pas de quel droit un rapport parlementaire préconise des moyens techniques. L’ADSL, on s’en fout. Ce qu’il aurait fallu mettre en avant c’est le haut débit et les services à bas prix qui vont avec (téléphonie, …). En outre, je ne vois pas pourquoi on obligerait les 40 millions de Français qui s’en foutent de devenir utilisateurs régulier d’Internet.
Les impacts sur la croissance sont à la fois réels et bidons. Réel car ils vont obliger à des investissements massifs et développer le commerce en ligne. Bidon, car ils vont réduire la quantité de travail nécessaire au fonctionnement de l’économie. En clair, on va pouvoir acheter des chaussettes plus facilement par correspondance ce qui nous fera économiser des sous pour acheter d’autres chaussettes… Je ne sais pas si on aura besoin de plus de chaussettes en 2012 et surtout, il faudra moins de monde pour nous les vendre, la concurrence va s’accroitre, les marges aussi… et donc les salaires.
La lecture du rapport nous apprend par exemple que des services internet permettront de faire une bourse des logements sociaux sur internet ce qui facilitera la mobilité géographique et donc la croissance.
Il ne reste plus qu’à construire les logements sociaux…
Rappelons en outre à M. Attali qu’un type qui habite le Kremlin-Bicêtre où sa femme bossent, ses copains vont à l’école et ses copains au bistro, ne sera pas spécialement attiré par un boulot à Colmar même s’il trouve un logement social par Internet !
Enfin, Rappelons-lui que le développement d’internet permettra de développer les centres de services… dans des pays à faible coût de main d’œuvre : informatique, comptabilité, centres d’appel, journaux, …
Loin de moi de penser qu’Internet génèrera une régression sociale. Il n’empêche qu’un rapport aussi sérieux et chiant à lire aurait pu se permettre un brin d’objectivité.
Dans le détail :
« La France est un leader des connexions haut débit ADSL grâce à une régulation en faveur du dégroupage et à la qualité technique du réseau historique. » N’oublions pas que si on une excellente qualité « historique », c’est parce que l’opérateur était public et national !
« 45 % de la population française ne se connecte jamais à Internet. » Et alors ?
« L’apprentissage de l’anglais et l’usage d’Internet doivent être développés massivement dès le primaire. » Pour l’anglais, je ne sais pas. Par contre, Monsieur Attali devrait regarder ses petits enfants : ils manipulent probablement mieux internet que le lui !
« La fracture numérique recouvre la fracture sociale : le taux d’équipement Internet est de 82 % chez les cadres supérieurs, 38 % chez les ouvriers et 22 % chez les personnes disposant d’un revenu mensuel inférieur à 900 €. » Deux solutions : soit les pauvres s’en foutent soit ils n’ont pas les moyens. Quelqu’un peut-il communiquer la réponse à M. Attali ?
« Il convient de faire verser par les fournisseurs d’accès Internet une contribution aux ayants droit auprès des différentes sociétés de gestion collective des droits d’auteur, sous la forme d’une rémunération assise sur le volume global d’échanges de fichiers vidéo ou musicaux. » Rappelons à M. Attali que cette taxe sera ajoutée sur nos factures Internet. Pour alimenter les caisses de producteurs de films américains ?
Grotesque.