Que fais-tu
Dans cette ville
Avec moi
Avec eux ?
Tu es trop belle
Sous leur rempart
Dans leurs portes
Nous nous cachons
Beauté amère
Tu es le vent et l’écume et l’odeur inouïe de la mer
Tu couronnes les rues et les flamboiements
Et tous ceux-là qui se remuent la ville
Et s’ils montent en foule
Tu es leur couronne
Entre le soleil qui les écrase
Et eux c’est toi la lumière
Tu es le sable doux aux pieds
Et qu’on oublie tu es le sable
Le regard des enfants
La beauté des jeunes filles
Sont affluents
De ta beauté d’orage et de torrent
Le désir te fait dôme
Le désir est le chemin des hommes
Tu y passes
La haine des femmes
Qui veulent te détruire
S’ouvre devant la proue de ta beauté
Oui tu les fends
Sur elles tu marches et tu avances
Ce qui les ronge est l’innocence
De ta beauté incessante
En rue
Tu es
Un diamant
Et nul n’ose y toucher
S’y brûler
Chez moi
Ton secret est meilleur
Ah ! s’ils savaient que tu te réserves
Ils te tueraient dans la rue
Et je te cache dans une étoffe
Modeste et trompeuse.
(Pierre Morhange)