« A qui de droit : de temps à autre il arrive un moment où les forces neutres et impersonnelles que contient le monde changent de cours et se rassemblent en faisant exploser la raison. On ne trouve pas d'explication à cette terreur soudaine, à cette sensation de réprobation, sinon qu'un état de choses reflète toujours le doute intime, la peur secrète. »
Poétesse et auteure d'un roman, de nouvelles, d'écrits pour les enfants, Sylvia Plath est devenue une icône. Une femme dont l'œuvre, intense, n'a pas été prise dans toute sa dimension.
Bipolaire, Sylvia Plath a exploré les profondeurs de la dépression et en a ressorti de grands écrits. Son mariage avec le poète Ted Hughes continue de susciter la controverse. Inutile d'en reprendre les raisons complexes ici. Je vous encourage vivement à découvrir cette incroyable poétesse, ce génie des mots dont la vie est étroitement mêlée à son oeuvre.
Comme le titre l'annonce, Carnets Intimes recueille des textes personnels d'une grande intériorité. Si les nouvelles peuvent être inégales, la plume y est toujours sublimée. Chapeau à la traductrice Anouk Neuhoff qui transmet le sens sans trahir la beauté de la langue.
Je ne peux en parler davantage. Il s'agit bien évidemment d'un indispensable.
Extraits
« Désormais, je parlerai toutes les nuits.
A moi-même. A la lune. Je marcherai, comme je l'ai fait ce soir, jalouse de ma solitude, dans le bleu argenté de la lune glaciale, qui miroite sur les congères de neige fraîche en renvoyant des
milliers d'étincelles. Je me parle à moi-même en contemplant les arbres sombres, d'une bienheureuse neutralité. C'est tellement plus facile que d'affronter les gens, que de devoir paraître
heureuse, invulnérable, intelligente. Tous masques ôtés, je me promène en parlant à la lune, à cette force neutre et impersonnelle qui n'entend pas, mais se contente tout bonnement d'accepter mon
existence. »
« Cela paraît un incroyable soulagement de savoir qu'il existe quelqu'un en dehors de sa propre personne qui n'est pas heureux à longueur de temps. Il faut aller très mal pour se retrouver ainsi plongé dans les ténèbres : au point de croire que les autres, pour la simple raison qu'ils sont « autres », sont invulnérables. C'est un fichu mensonge. »
« Ce que je redoute le plus, je crois, c'est la mort de l'imagination. Quand le ciel, dehors, se contente d'être rose, et les toits des maisons noirs : cet esprit photographique qui, paradoxalement, dit la vérité, mais la vérité vaine, sur le monde. »
« Il y a un jour qu'on ne peut jamais oublier, quels que soient les efforts qu'on déploie. On se souvient toujours du jour où l'été revient, et où il fait assez chaud pour aller faire du canoë. Quand le premier beau jour de juin arrive, on en garde le souvenir, vif, cristallin, comme si on le contemplait derrière un rideau de larmes... »
Les avis des autres lectrices ici dont celui de Cathulu qui en a fait un livre voyageur !
Les liens
Sylvia Plath : Chronique d'une stigmatisée
Sylvia Plath par l'Encyclopédie sur la mort
Elle a inspiré une chanson...
Elle a inspiré un film > contesté par sa fille Frieda Hughes
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