Ma gamine a un chien.
Pas l’obsédé sexuel priapique régurgiteur de croquettes que nous appelons affectueusement Ted Bundy et qui visse amicalement sa truffe humide entre toutes les paires de fesses de mon quartier d’Armorique dans le but de faire connaissance et de te prendre sauvagement, là, tout de suite, si affinités.
Non.
Ma gamine a un labrador.
Un labrador virtuel qui fait pipi et caca dans sa console de jeu en plastique.
Un labrador virtuel qui couine, gémit, aboie et vomit ses croquettes comme un vrai.
Blanchou, qu’il s’appelle. Oui, parce que si tu veux qu’il vienne gentiment uriner sur ton écran et poser sa pêche près de ton joypad, il faut que tu l’appelles dans le micro de ta console. Vu qu’il reconnait son nom. Tu vois?
Tu peux lui donner sa douche avec un shampoing spécial clébard que tu achètes avec ta thune virtuelle. Après, il est tout brillant et il fait des étoiles, comme la princesse de Donkey Kong quand le singe lui apprend la brouette corse, qui est une position très ardue et très ancestrale.
Après, tu peux lui apprendre des tours, comme « assis » ou « donne la patte ». Et tu peux même l’emmener faire des concours de beauté ou de dressage comme une vraie pouffe, en lui mettant des nœuds roses sur la tête pour qu’il ressemble à un trave nommé Manuel sorti du Bois de Boulogne pour assister à une exposition canine sous le nom de Samantha.
Oui.
C’est assez formidable.
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Les concepteurs de jeux pour enfants, c’est des mecs qui savent vraiment pas s’amuser.
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