La modernisation de l’Irak coûtera 80 milliards de dollars en électricité

Publié le 04 février 2011 par Lenergiedavancer @Fil_energie

Pays en reconstruction, l’Irak s’apprête à débourser 80 milliards de dollars (soit 58,2 milliards d’euros) d’ici 2030 pour répondre aux besoins en électricité de sa population de 31 millions d’habitants, affirme le maître-plan irakien pour l’électricité 2010-2030, dévoilé mardi dernier à Istanbul.


« L’investissement total au cours des cinq prochaines années pour appliquer les plans engagés sera de l’ordre de 26 milliards de dollars, dont 10 milliards pour la production à court-terme », indique ce document, commandé à la firme de consultants Parsons Brinckerhoff par le ministère irakien de l’Electricité.

« Après cela, l’investissement nécessaire sera d’environ quatre milliards de dollars par an » jusqu’en 2030, soit quelque 54 milliards de dollars entre 2015 et 2030, ajoute le rapport, qui prévoit une évolution de la demande irakienne hors région autonome kurde de 12.083MW en 2010 à 32.535MW en 2030.

Le peuple irakien, jusque-là confronté à de graves pénuries particulièrement difficiles à supporter en été, pourrait voir ses besoins entièrement satisfaits à partir de 2013 ou 2014, si les délais fixés pour les projets déjà engagés sont respectés, estime le maître-plan.

« Si (les moyens de) production prévus entrent en service selon le calendrier, la capacité sera suffisante pour faire face à la demande de l’Irak avec des réserves adéquates d’ici 2013 ou 2014″, affirme-t-il.

Afin d’accroître de plus d’un tiers la production électrique du pays, Bagdad a lancé en décembre un appel d’offres en utilisant du matériel acheté en décembre 2008 à General Electric dans quatre stations d’une capacité totale 2.750 MW.

Le plan prévoit également la construction, à partir de 2017, de 29 centrales à gaz d’une capacité de 600MW chacune, et la conversion au gaz de nombreuses autres centrales utilisant du pétrole brut, peu rentables en raison du « coût élevé de ce carburant ».

Il comprend également l’installation de nouvelles lignes à haute tension entre Bassora (sud) et Bagdad et une révision en profondeur d’un système de distribution vétuste.

Fin juin 2010, plusieurs villes avaient été le théâtre de violentes manifestations contre le manque de courant. Deux manifestants avaient péri à Bassora, où la température atteignait les 54 degrés celsius. La pénurie d’électricité avait également donné naissance à un vaste marché noir illégal.

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