De toi depuis longtemps je n'ai pas de nouvelles, Mais quels doux souvenirs sont ceux où tu te mêles, Lou mon amour lointain et ma divinité, Souffre que ton dévot adore
ta beauté, C'est aujourd'hui le jour de la grande visite, Et mon cher amour nous partirons ensuite, C'est question de jour je ne te verrais plus, Ils ne reviendrons pas les beaux jours révolus
J'ignore tout de toi Qu'est-tu donc devenue, Es-tu morte es-tu vive et l'a tu renié, L'amour que tu promis un jour au canonnier, Que je voudrais mourir sur la rive inconnue, Que je voudrais
mourir dans le bel orient, Quand Croisé j'entrai fier dans Constantinople, Ton image à la main mourir souriant, Devant la douce mer d'azur et de sinople, Garde moi bien toute les lettres que tu
ma écrites, Et dont tu n'est que la dépositaire, A moins que je ne meure, Ce qui se peut fort bien, Mon Lou mon Lou chéri j'ai des baisers pleins les lèvres, Je t'en mets sur les yeux sur tes
cheveux, Fauves partout partout des baisers affolés, Amour en cristal de Baccarat, Amour brisés en mille morceaux, Quel verriers miraculeux, Pourrais te raccommoder, J'entend le vent ce plaindre
au dessus des garrigues, et ronfler la caserne aux cent mille fatigues, Un chien pleure à la mort comme mon codeur saignant, Je perds tout sauf l'honneur ainsi qu'a Marignan, La nuit est temps
propice à celui qui soupire, J'ai goûté le meilleur je vais goûter le pire, Mais je t'aime ma Lou comme on a pas aimé, Et quand tu seras vieille enfant mon coeur mon âme, Souviens-toi quelquefois
de moi, Adieu mon Lou chéri j et'aime infiniment, Si je part avant de t'avoir revue, Je t'enverrais mon adresse, Et tu m'écriras si tu veux, Adieu mon Lou je baise tes cheveux, Adieu mon Lou
Adieu.