La Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure (LOPPSI) est un plan quinquennal (2009-2013) de gestion répressive de la société. Elle succède à la LOPSI, qui concernait les 5 années précédentes. Ces plans s’intègrent à toute une série de lois sécuritaires qui s’intensifient depuis 2001 en France (Loi sur la Sécurité Quotidienne, Loi sur la Sécurité Intérieure, lois Perben 1 & 2, Loi de prévention de la délinquance,… en tout 17 lois en moins de dix ans) et fleurissent partout en Europe et dans le monde.
Pour perdurer, le système économique a besoin de croissance. Cette nécessité conduit à une réorientation des directives budgétaires et du cadre législatif.
Le rôle de l’Etat est d’assurer le développement de l’économie en garantissant des conditions favorables d’exploitation. Les dépenses allouées à la redistribution d’une partie des richesses produites (retraites, allocations, salaire minimum, sécurité sociale..) sont orientées vers des investissements au bénéfice du Capital (recherche et développement, plans de sauvegarde des banques, grands chantiers..). Les mesures d’austérité conduisent à une précarisation de la main d’œuvre qui doit être rendue flexible et concurrentielle sur le marché mondial. Les conditions d’existence se dégradent et les mythes de l’Etat providence et de l’ascension sociale s’effondrent. L’Etat, ne pouvant plus s’appuyer sur ces mythes pour assurer une cohérence sociale, est contraint de renforcer son arsenal répressif. Il multiplie ses outils pour surveiller et discipliner la population. Appuyé par les discours médiatiques, il distille de multiples peurs (désignation des ennemis intérieurs : « jeunes », « immigrés », « délinquants », « terroristes ».. ; menaces de catastrophes « naturelles », industrielles ou sanitaires) afin que chacun se retrouve impuissant et isolé face à de telles abstractions et s’en remette à son autorité en la relayant.
Dès lors, toute personne deviendrait un véritable « citoyen-policier », suspectant l’ensemble de son environnement social et contrainte de se restreindre elle-même..
Paradoxalement les richesses n’ont jamais été aussi importante, alors que la pauvreté et la misère s’accroissent partout sur le globe. La classe dominante accapare toujours plus, pendant qu’elle nous ordonne de travailler et de nous serrer la ceinture. Toute tentative de survie (travail au noir, système D, vente à la sauvette..) est vouée à la désapprobation « morale » et à l’illégalité, et est réprimée comme telle. La LOPPSI s’intègre de plein pied dans cette dynamique coercitive.
Les agents des services sociaux, ceux de Pôle emploi notamment, seront désormais des « personnes dépositaires de l’autorité publique », assermentées pour dresser des procès verbaux : en cas de suspicion de fraude, pour constater un outrage ou encore pour acter juridiquement d’un travail non-déclaré. Gare à ceux qui n’auront pas déclaré le chèque de Noël de mamie sur leur déclaration trimestrielle ! Ces flics de l’emploi pourront également échanger des informations avec la police, la justice, les contrôleurs du travail, du trésor public, de la CAF ou de la sécurité sociale (interconnexion des fichiers, levée du secret professionnel). Cette demande obsessionnelle à déclarer nos revenus n’a d’autres buts que de multiplier les radiations ou de forcer le retour à l’emploi.
Dans cette logique de marché du travail bradé, des moyens d’arrondir les fins de mois, telle la vente à la sauvette, qualifiées jusqu’alors d’infractions (amendes et saisies par procès verbaux) deviennent des délits relevant de la justice pénale (qui, quant à elle, peut condamner à une peine de prison).
Cette mesure, à l’image de celles de lois précédentes réprimant la « mendicité agressive » ou le « racolage passif », prépare également l’aseptisation de certains quartiers au profit des spéculateurs fonciers.
La vidéo-surveillance (rebaptisée vidéo-protection) va s’étendre. Le nombre de caméras publiques doit être triplée, de 20 000 à 60 000. Des subventions seront accordées aux communes que le préfet pourra obliger à délibérer sur l’installation de caméras. Actuellement principalement visionnées par les municipaux, elles seront raccordées à la gendarmerie et à la police nationale. Les mairies peuvent confier l’exploitation de leurs images à des entreprises privés.
Les caméras privées pourront désormais filmer la voie publique et être utilisées à loisir par la police. Des dispositifs « exceptionnels » pourront être installés sur injonction du préfet pour des manifestations ou rassemblements de grande ampleur (rencontres sportives, culturelles..). En parallèle, l’occupation des espaces communs des immeubles (halls, mais aussi parkings, toits, caves..), où n’importe quel individu serait susceptible de nuire à la tranquillité du voisinage, sera passible de contravention. Ces mesures témoignent d’une logique où l’espace public doit rester en permanence sous contrôle policier et ne servir qu’aux flux de personnes et de marchandises. En dehors du travail, de la consommation et du transit, chacun est sensé rester tranquillement dans son habitation.
Habitation qui elle-même doit respecter certaines normes sous peine d’être expulsée et détruite. La Loppsi .. ..
L’État affirme son autorité vis à vis de tous ceux qui sont considérés comme « déviants » .. ..
Les forces de maintien de l’ordre se réorganisent et se multiplient .. ..
La collaboration avec la police est un credo vivement encouragé .. ..
La société entière et surtout tous ses membres doivent être sous contrôle .. ..
L’usage policier et judiciaire des nouvelles technologies se généralise .. ..
La technologie sert à la répression .. ..
De manière générale c’est un renforcement des dispositifs répressifs .. ..
.. suite ..
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