Panne érectile ou panne émotionnelle

J’allais le boire ce café quand j’aperçu mon reflet dans ce miroir qui dans cette position me renvoyais une image de moi pas très, je dirais séduisante. Je réalisais soudain combien je déformais mon visage devant ce qui me paraissait flotter à la surface de ma tasse de café. D’une étrange couleur et d’une texture pâteuse il y avait comme une odeur de, enfin, de lait  tirant un peu vers sa date d’expiration. Avec toutes ces histoires d’aphrodisiaque je me demandais si ma bande de copains, qui savait l’objectif de ma mission de cet après midi, m’avait fait un coup ou plutôt un cadeau à  moi qui avait eu avec eux une conversation très poussée sur la vente un peu désorganisée des ces substances dans notre capital
Ce qui était définit au XIXe siècle comme des substances qu'on croyait propres à exciter (stimuler) lesplaisirsde l'amour ont aujourd’hui envahi marché, pharmacie et étalage en tous genres de notre capital. Contrairement à l’imaginaire collectif, les aphrodisiaques proposés ne ciblent pas que la clientèle masculine et leur désir à développer leur organe sexuel ou atténuer leur panne sexuelle, mais propose également une gamme variée de solution miraculeuse pour la gente féminine en quête de prouesse sexuelle.
Après avoir analysé son contenu et inspecté tous ses recoins, je tenais cette tasse de café dont je m’étais refuser toute idées d’absorption de peur qu’Aphrodite, déesse de l’amour ne m’incite à dévoiler un peu trop tôt les plans bien structurés que j’avais mis en place pour mon après-midi de rêve. J’avais le cerveau en ébullition et je trouvais bien étrange qu’un pays constitué de près de 70% d’habitants de moins de 30 ans aie un aussi grand besoin d’aphrodisiaque. Je réalisais que partout dans le mondeles substancesnaturelles d'origine végétale ou animale utilisées pour stimuler ledésirsexuel connaissaient des ventes en hausse spécifiquement chez les jeunes, qui n’ont en général aucun problème physique dû à la prise de certains médicaments ou certaines substances psychotropes (drogues…), ou encore qui ne souffre d’aucun  problème de prostate,  de  déprime ou fatigue accrue.
Mais alors, pourquoi  les panne sexuelles ? la Luxure ?
Dans notre ère de performance où la société a décidé de créer 2 groupes distincts, les «  loosers » et « les winners », bien nombreux sont les jeunes traumatisés à l’idée d’avoir une réputation de « perdants ». Le désir sexuel étant dans la tête quand l’excitation sexuelle, elle, se situe dans le corps, un homme (une femme) peut donc désirer très fortement une femme (un homme) sans que son corps ne réagisse et cela  peut-être lié à plein de raisons.  Mais pour le jeune l’angoisse anticipant l’échec est très probablement un des facteurs les plus fréquents. Un homme qui a perdu son érection une fois a peur que cela ne recommence. L’amour qui était un acte d’union est devenu un  acte de compétition où il y a perdant et gagnant. Il y a même un arbitre,  et les échecs ne sont plus perçu comme des  leçons permettant de faire mieux les prochaines fois, mais immédiatement sanctionnés par des mises à « mort » ou des remplacements très illégaux, avec à l’appui réputation anéantis.
La société moderne de par ses règles n’accorde aucune place à l’amour (dans le vrai sens du terme), fausse le jeu amoureux qui perd ses  valeurs amoureuses au profit de la luxure qui elle est directement associée à la performance ou la contre-performance.
La luxure en lieu et place de l’amour, la perméabilité masculine aux émotions de sa partenaire, le jugement de l’arbitre, excusez-moi, de la partenaire, la comparaison et la pornographie qui inconsciemment créer des complexes et ne réduit la chose amoureuse qu’a des exercices de gymnastique sont les facteurs premiers de cette épidémie moderne des pannes sexuelles. L’amour est aujourd'hui démontré par le désir de « marquer sexuellement au fer chaud  »  sa partenaire ou son partenaire au lieu de l’aimer, le chérir  et de développer avec lui une relation confortable et sexuelle qui ne serait pas entachée de panne  liée à la peur de l’échec.
Quand l’amour disparait la luxure s’invite, elle qui est une problématique fortement liée à la question du rapport amoureux
Ces pannes sexuelles qui en faite sont des pannes émotionnelles ne conviennent pas au mécanisme de fonctionnement du masculin qui, comme tout être, a besoin d’un cadre amoureux adéquat pour performer au maximum de ses habilités. Le sexe masculin peut refuser de fonctionner à cause d’une décharge d’adrénaline dans le sang qui malheureusement bloque l’érection, même si l’homme ressent du désir. L’on ne peut éprouver au même moment de la peur et une excitation sexuelle sans que l’une des émotions ne prenne le dessus. Si c’est l’excitation qui l’emporte, le rapport sexuel se passe bien, mais dans le cas contraire …catastrophe !  Le sexe masculin s’auto protège des crises de nerfs, des critiques, des comparaisons inutiles et refuse de gratifier de son ardeur la partenaire en colère, la « Méchante », la passive et cela  en dépit de l’envie de l’homme.
L’on ne peut pas semer l’indifférence et récolter l’amour
On justifie nos inaptitude amoureuses soit par nos vieux échecs relationnels que l’on rend responsable de toute attache émotionnelle, soit par un héritage spirituel qui nous provient, pour certain d’une vie antérieure, pour d’autre de malédiction divine, mais l’on ne  peut pas semer l’indifférence et récolter l’amour. Le couple et les avantages sexuels qu’il peut apporter sont très liés à l’attitude des acteurs /protagonistes, mais aussi à leur capacité de donner à l’intimité son rôle d’union non  compétitive. La panne érectile n’est généralement pas un signe de manque de désir mais d’un manque d’amour. Le manque de désir se manifeste plutôt par le fait de ne pas tenter d’avoir de relation sexuelle.
Par Olivier N’Da