De la continuité ?

Trinh-Duc peut s'imposer comme le nouveau leader du jeu bleu

Et pourtant malgré l’invraisemblable déculotté du mois de novembre je n’arrive pas à retenir mon émotion à l’approche du prochain match du XV de France. Peut-être parce qu’à mes yeux, cette équipe reste la plus belle formation, tous pays et tous sports confondus. Une équipe mythique, même si elle n’a pas jamais été championne du monde. En effet, il me tarde de savoir comment ces Bleus vont réagir après la débâcle subie face à l’Australie.

Certains lecteurs, je pense en particulier à Joa33, m’ont demandé ce que je pensais de cette nouvelle composition du XV de France. Si j’étais sélectionneur j’aurais très sûrement proposé une autre sélection que celle de Marc Lièvremont : Traille n’a jamais été satisfaisant en 15, peut-être suis-je le seul mais l’option Aurélien Rougerie ne convainc guère. J’aurais probablement fait appel à Ouedraogo dont le jeu m’a toujours plu, ou bien j’aurais fait appel à Vosloo pour avoir un homme fort dans les zones de rucks. Mignoni aurait probablement eu ma préférence en 9 et il aurait donc fallu repenser les postes d’ouvreur donc aussi ceux du premier puis du deuxième centre. Sans doute que je ne me serais jamais passé d’un solide gaillard comme Jérôme Thion dans le 5 type.

Mais peu importe tout ça.

Il y a 15 joueurs sur un terrain. Cinq ou six joueurs pouvant prétendre à une titularisation à chacun des quinze postes. Cela doit faire des millions de sélections possibles. Pas étonnant que personne n’y trouve son compte a fortiori quand l’équipe perd.

Pour la première fois, il m’est possible de retrouver une certaine continuité dans les sélections de Marc Lièvremont. Comme s’il s’agissait de la pièce qui manquait à mon puzzle. Tout d’un coup le projet de jeu me semble plus lisible, plus limpide, plus clair.

J’ai tout entendu et tout lu sur le XV qui affrontera demain l’Ecosse. L’éviction de Jauzion a fait couler beaucoup d’encre. Mais ce même Yannick Jauzion fait parti du groupe des 30 et reste donc dans les plans de Marc Lièvremont. Pour certains, le Graulhétois était un gage d’assurance  aux côtés du jeune Trinh-Duc, on n’oublie un peu vite que François Trinh-Duc n’a plus 20 ans et qu’il compte 22 sélections à son compteur, qu’il a pris une nouvelle dimension cette saison et que la charnière Parra-Trinh-Duc a déjà des repaires. La vérité c’est que Trinh-Duc, sélectionné de la première heure de l’ère Lièvremont, a toujours eu une longueur d’avance sur les autres ouvreurs. Idem au poste de premier centre. Maxime Mermoz a toujours fait parti du projet de jeu du coach, lorsque le jeune centre jouait avec l’équipe réserve du Stade toulousain, il faisait déjà parti du groupe France, pisté depuis les juniors par Emile N’Tamack. C’est vrai que Yannick Jauzion a fait une incroyable carrière. Mais ceux qui suivent le centre catalan depuis deux ans connaissent le talent de Mermoz. A l’image de l’ouvreur montpelliérain, le jeune Mermoz semble se bonifier avec l’âge et a progressé dans le placement défensif notamment. Il retrouve petit à petit le niveau qui était le sien en 2009, avec peut être encore un peu moins d’explosivité, mais il semble avoir retrouvé, ces appuis déroutants, ces bras chipeurs de ballons, ses passes à la gestuelle exceptionnelle. Ce petit Mermoz a tout pour devenir le Zizou du rugby. Faut-il encore lui laisser sa chance avec le XV de France.  Rappelons que ces deux joueurs faisaient partis du groupe qui s’est imposé face à l’Afrique du Sud à Toulouse et se sont imposés lors de la tournée victorieuse 2009 en Nouvelle-Zélande.

J’aurais aimé voir un jour la paire Mermoz-Bastareaud qui à mon avis pourrait faire des ravages tant elle me semble complémentaire. Content aussi de retrouver dans ce groupe les Toulousains, Poitrenaud, Ménard et Clerc qui sont efficaces en Coupe d’Europe. Pour moi le triangle offensif reste la dernière question à laquelle Marc Lièvremont n’a pas encore répondu… Espérons que nous aurons notre réponse sur ce tournoi.