Star Wars Episode I:
La Menace Fantôme.
(réalisé par Georges Lucas)
Réorientation.
Cet épisode I est certainement le plus faible de la saga. Il a déçu les fans qui ont accusé Lucas de se reposer sur les effets spéciaux et de négliger l'histoire. Je reviendrais sur ces derniers pour l'épisode II. De mon côté, je trouve certaines choses intéressantes mais il est évident que la magnificence de l'épisode V était un cas à part.
Cette seconde trilogie est donc une prélogie. Elle explique comment s'est mis en place le régime totalitaire et obscurantiste de la première. Il faut concéder à Lucas que c'est une excellente idée. Savoir avant les personnages comment leur histoire va s'achever confère au spectateur un sentiment de puissance et donne aux événements une dimension tragique. De plus, cela permet d'adresser des clins d’œil aux fans assidus. Comme par exemple l'introduction des deux droïdes. Ce volet pose les bases et offre son lot de rebondissements.
Baisse de tension deuxième.
Encore plus que pour l'épisode VI, le rythme semble haché. Je me plaignais de l'introduction chez Jabba, et bien la séquence sur Tatooine est encore pire. Elle est placée au milieu du film et le coupe carrément en deux. Alors oui, c'est un passage important (introduction d'Anakin) et la course de speeder est impressionnante mais qu'est ce que c'est long! On est comme la vieille larve, on manque de s'endormir.
Symbolique en retrait...
Le complexe d’Œdipe c'est terminé. A aucun moment de cette prélogie on ne retrouvera ce genre de sens métaphorique. On aurait pu croire que Lucas continuerait quand même à dynamiser son univers avec des sous-textes philosophiques ou psychologiques mais ce n'est plus le cas. La symbolique est en retrait et il ne reste guère plus que la Force. Elle est présente en filigrane depuis le début et si j'en ai encore jamais parlé, c'est parce que j'attendais ce chapitre. La Force a toujours représenté la religion. Une sorte d'animisme couplé à une bonne vieille morale chrétienne et manichéenne. Les Jedi en étant les prêtres et les gardiens car ils suivent à la lettre un code d'honneur (monachisme, foi, principes intangibles du style -la colère mène au côté obscur-, pas d'alcool et de drogues...). C'était secondaire dans les trois premiers épisodes mais dans ce nouveau chapitre, libéré de toutes autre prétention symbolique, une nouvelle dimension apparaît. Tout d'abord, il explique (presque scientifiquement) la présence de la Force, par les midi-chloriens. Ces petites particules constituent la vie de toutes choses, à la manière des atomes. Et elles ont donné vie, par elles-même, à Anakin qui est donc le plus puissant Jedi en devenir, l’Élu. Il délaisse la science pour le mystique avec cette prophétie messianique à la connotation christique à peine voilée. Les fans ont reproché cette idée. Mais même si elle semble peu inspirée, elle ne me dérange pas plus que cela. D'autant que la symbolique liée à la Force a toujours été en retrait.
…et avènement du politique.
Enfin! Un peu de subtilité politique dans ce monde de brutes! Je l'ai déjà dit, la première trilogie opposait le méchant empire aux gentils rebelles et rien de plus. Il suffit de regarder la fin de l'épisode VI pour s'en convaincre. Des images de fête qui défilent et dans lesquelles les gens crient: “cool on est libre!” Ça me faisait un peu de peine... Dès ce chapitre I, on comprend que la politique sera au centre de l'histoire. Les machinations de Palpatine apportent la subtilité qui faisait défaut jusque là. De plus, le parallèle avec l'Histoire de la Rome Antique titille le féru de sciences humaines que je suis. Le passage de la République à l'Empire avec l'homme providentiel, le système gangréné par le népotisme et l'immobilisme, sans oublier le territoire immense impossible à gouverner. Tous les mécanismes ayant provoqué la fin de la République romaine sont présents. Sur ce point (que je détaillerai avec vigueur pour l'épisode III), Lucas fait preuve de beaucoup de finesse. En une petite scène montrant une session du sénat, on saisit tout ce que je viens d’énoncer. Solide.
Au final, l'épisode reste plus faible que les autres mais il prépare une intrigue politique qui se terminera en apothéose dans le magnifique climax de l'épisode III. Et puis Dark Maul (malgré son nom malheureux dans la langue de Molière) a une putain de classe!
Les+ :
- Intrigue politique.
- Savoir la fin.
- Duel of the fates, la musique du combat final.
Les- :
- Les effets spéciaux ont très mal vieillis (Yoda ressemble à un Gremlin).
- Rythme.
- Mais pourquoi le sith cornu est il mort!
Note:
Mais c'est juste pour le combat final