Misfits – Saison 1

Ils sont bons, les angliches. Comme le démontre l’actualité 2011, le centre de gravité de l’inspiration télévisuelle semble s’être déplacé du côté de la perfide Albion. D’Episodes (Showtime) aux remakes lancés en Janvier de Shameless ou Skins, le pouvoir est aux mains des scénaristes anglais, ce qui est finalement une très bonne chose. Et donc l’occasion était trop belle de dévouvrir le hit du moment, avant de le voir rebaptisé et refaçonné façon US.

Misfits plante son terrain dans un environnement propice à toutes les situations : les peines de travaux d’intérêts généraux. Nous voici avec 6 jeunes gens (puis 5 très rapidement), la vingtaine tout juste, condamnés pour des petits délits (bagarre, vol, possession de drogues…), et issu de la classe populaire. Des racailles en puissance, la casquette de travers et l’insulte à la seconde. Déjà peu passionnés par leur nouvelle tâche, les voilà propulsés dans une étrange situation avec des super-pouvoirs issus d’une étrange tempête! L’un peut devenir invisible, l’autre peut voir le futur proche, lire les pensées… ou déclencher une irrésistible envie de copulation. Oui, drôle mais efficace car derrière cela on devine des problèmes plus importants que la satisfaction de certains désirs. Misfits offre à une bande de petits délinquants la possibilité d’aller au-delà de leur condition, et toute l’ironie de la chose est qu’ils vont y arriver.. un peu malgré eux.

Car ils ne seront pas les seuls ayant reçus de nouveaux dons, et les voilà obligés de nettoyer, entre deux travaux d’intérêts généraux, les rues de leur quartier. Que ce soit leur tuteur devenu une bête sanguinaire, ou une jeune femme capable de littéralement évangéliser la banlieue, ils vont surtout tenter de conserver le côté normal des choses. Blindée à l’humour, mais avec beaucoup de sensibilité, la série n’oublie pas qu’elle parle d’une jeune génération, et conserve un côté teenagers (amour, sexe,…) dans un cadre très sérieux. De tout cela se dégage une certaine ironie, entre la mort répétitive de leur tuteur, ou la mise à l’écart de leurs camarades. Résolument moderne, Misfits nous présente une bande de petits cons, qu’on apprend à aimer au fil du temps. Et ce n’est pas le 4e épisode, exemple parfait de risque scénaristique, qui nous étonnera.

Sur une image résolument moderne (et une bande son très riche et très anglaise, des Rapture à Kasabian, Justice, Hot Chip, Velvet Underground, Florence & The Machine, La Roux, Jeff Beck, Kraftwerk, …) la voilà qui explore toutes les possibilités qui lui sont offertes en 6 épisodes. D’un épisode flashbacks terriblement audacieux, à l’invasion des catholiques de bonne volonté, Misfits se permet tout, en conservant son cadre d’origine. Et ça n’est pas le dernier épisode, aussi riche que les précédents, qui viendra contredire le reste : il faudra compter à l’avenir avec la série. Tout va bien, la 2e saison existe déjà, et la 3e est en route.

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