Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
A cette époque je n’étais encore qu’un enfant.
Ceux qui avaient prédit le réveil de la Chine n’avaient pas menti. Ceux qui ont dit que les chinois abandonneraient le communisme se sont trompés. Ceux qui ont dit qu’elle adapterait son économie ont bien pensé.
A cette époque je n’étais encore qu’un enfant.
Ceux qui avaient prédit l’embrasement du monde arabe n’avaient pas menti. Ceux qui ont dit que l’islamisme ferait partout autorité se sont égarés. Ceux qui ont dit que les Peuples se soulèveraient n’ont pas été écoutés.
Cette époque n’est pas si loin, il y a trente d’ici. Mais à cette époque, ils étaient peu à penser que la seule aspiration de ces femmes et de ces hommes se concentrerait sur le désir profond de trouver le chemin de la Liberté.
Aujourd’hui je ne suis plus un enfant.
Convaincu qu’il ne faut jamais douter de la volonté des Peuples, je ne peux que souhaiter aux tunisiens et aux égyptiens que leurs Révolutions ne leurs soient pas ôtées.
A la manière de Charles Péguy : « Le modernisme est un système de complaisance. La liberté est un système de déférence. La liberté est un système de courage. La liberté est la vertu du pauvre ».