Afin d’encourager le développement d’une consommation durable et responsable, le Grenelle de l’environnement avait préconisé la création d’un affichage spécifique, qui permettrait aux consommateurs d’obtenir des informations sur les caractéristiques environnementales des produits. Les discussions de la loi Grenelle 2 ont cependant transformé l’obligation en une simple expérimentation et reculé sa date de mise en application. La concrétisation de cette directive semble toutefois en bonne voie. Quelques 230 entreprises se sont portées volontaires pour participer au test grandeur nature de l’affichage environnemental des produits qui prendra effet au 1er juillet 2011 et cela sur une période d’un an.
- Le consommateur est roi
L’affichage des caractéristiques environnementales est un outil concret mis au service du consommateur pour guider ses achats vers les produits les plus respectueux de l’environnement. Selon une récente étude sur la consommation durable, 54 % des Français se montrent de plus en plus méfiants vis-à-vis des arguments écologiques utilisés dans les publicités alors que dans le même temps 74 % d’entre eux souhaitent connaître l’impact environnemental des produits. L’information utile et responsable, voilà le maître mot de cette démarche.
La consommation est un des leviers les plus puissants pour bouleverser le système de production. Le pouvoir du consommateur est tel, qu’il permettra d’orienter les économies actuelles sur les voies d’un développement responsable. Avec la mise en place de l’affichage environnemental, il a enfin toutes les cartes en mains pour agir et faire valoir son importance au sein de l’économie.
- Un panel d’entreprises diversifié
Les entreprises candidates sont également représentatives de la diversité du tissu industriel : des TPE/PME aux grands groupes (français comme étrangers), des producteurs aux distributeurs (généralistes ou spécialisés).
De même, les produits proposés pour l’expérimentation couvrent un large spectre :
• l’alimentaire (un tiers des candidatures),
• le textile et l’habillement,
• l’ameublement,
• les produits de construction et de bricolage,
• l’entretien,
• les soins de la personne,
• l’imprimerie et l’édition…
L’expérimentation de l’affichage des caractéristiques environnementales commencera le 1er juillet 2011 pour une durée de 12 mois. Les informations environnementales mises à disposition devront être multicritères, liées à la consommation de ressources naturelles ou à l’impact sur les milieux naturels, et inclure dans tous les cas le contenu en équivalent CO2 des produits.
A terme, l’expérimentation aura permis de tester les modalités de mise en place et de détermination du coût écologique en vue de sa généralisation.
- L’éco-conception sur le devant de la scène
L’affichage environnemental a également pour objectif de faire bouger les producteurs et les distributeurs. Ces derniers seront en effet plus enclins à travailler en amont sur l’éco-conception de leurs produits et à favoriser les offres vertueuses pour mieux se distinguer de leurs concurrents. Ainsi, même s’il ne s’agit pour l’instant que d’une expérimentation, les entreprises ont tout intérêt à se lancer dans l’aventure : d’une part pour prendre de l’avance sur une réglementation qui risque de se généraliser, mais également pour pouvoir influer sur le contenu final de cette dernière.
Pour en savoir plus sur la formation à l’Eco-conception de produits industriels et de grande consommation
- Avis de Sequovia
Ce chantier de l’étiquetage environnemental génère un grand enthousiasme au sein de notre société. Si l’expérimentation s’avère concluante, le consommateur aura dorénavant les moyens d’orienter ses choix de consommation en faveur de produits respectueux de l’environnement et d’influer directement sur les stratégies internes de nos industriels et entreprises.
Sur le plan normatif, la France se cramponne à étendre les critères d’évaluation au-delà de la dimension carbone en prenant compte également de l’impact sur le milieu naturel. Elle se retrouverait donc en pôle position face à de nombreux pays déjà séduits par cette idée. Elle pourra même être force de proposition quant à l’élaboration de la norme Iso, discutée depuis déjà 2 ans par 45 pays, et qui se centre uniquement sur l’empreinte carbone des produits. Serions-nous en passe de renouveler notre incroyable coup de maître opéré avec l’élaboration anticipée de la norme SD21000, qui s’est suivie de l’ISO 26000 quelques années plus tard ?