Je suis généralement opposée aux célébrations récurrentes comme "la journée mondiale pour les femmes....les enfants....les chiens et les chats...". Je fais cependant une exception aujourd'hui car ce mois-ci, je célèbre à la fois le dixième anniversaire de la découverte de mon cancer et la journée internationale de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Dix ans pendant lesquels, au niveau du discours, comme au niveau des traitements bien entendu, on a réalisé d'énormes progrès. Aujourd'hui, on ose en parler, l'information circule mieux, on n'a plus honte. C'est déjà une grande étape. Il y a dix ans, je me souviens que lorsque j'annonçais avoir un cancer du sein, on me regardait avec terreur, comme si c'était moi qui agressais mon interlocuteur. Un de mes proches parents m'a même reproché de le dire "Mais enfin, on n'annonce pas comme ça, sans précautions, qu'on a un cancer !"...
En réalité, l'apprendre, c'est déjà une épreuve, avoir à l'annoncer à son mari, à ceux qui nous aiment, c'en est une plus grande encore...
Bref, après dix ans, je peux être considérée comme guérie. Et donc, rien ne me prémunit contre un nouveau cancer, comme tout le monde ! J'espère tout au moins qu'en dix ans, les traitements sont devenus plus sélectifs et moins destructeurs d'autres cellules que celles qui se mettent à proliférer anarchiquement. C'est une année de traitement à passer, à rayer de la carte de sa vie. Moi, j'ai eu cette grande chance d'en sortir...Alleluia et merci à la Providence. Et aujourd'hui, beaucoup de cancers guérissent.
Nous devons en revanche tout faire pour les détecter à temps. Allons nous faire dépister : mammographie, échographie pelvienne, frottis, recherche des antigènes prostatiques (PSA), test de prévention du cancer du colon...Ne nous dérobons pas aux campagnes nationales de prévention qui nous offrent cette opportunité. Moi, j'avais attendu 6 mois de trop entre deux dépistages. J'en ai payé le prix fort, je le regrette encore.
Nous devons aussi participer au financement des recherches pour que le maximum soit consacré à ces activités. C'est de l'argent bien placé, tout le monde en profite et, tout particulièrement en France, tout un chacun, riche ou pauvre, vieux ou jeune : je me souviens de la composition sociologique des patients des salles d'attente où j'attendais moi aussi, à l'Institut Curie. Une représentation de la France des profondeurs. Et le tout sans débourser un centime.
Et si vous voulez en savoir plus, consulter www.e-cancer.fr/cancer-info. Vous saurez tout !