Education Digitale – L’Internet s’apprend en le vivant, pas en lisant un livre

Publié le 04 février 2011 par Mdial

Doutes et réservations

Si Facebook a acquis 20 millions d’utilisateurs en France, il y reste certaines (voire beaucoup de) personnes qui sont des utilisateurs récalcitrants, qui se méfient de cette plateforme et qui, de toute évidence, y sont en reculant. Mais, comme le dirait Joël de Rosnay, la France y va avec du recul, non pas du retard.  A mon tour, un peu de recul sur cette question:  dans le cadre de l’entreprise, plus on attend de se lancer, plus on se pénalise.

J’ai participé mercredi à la toute dernière conférence Innovation Napoléon, organisée par Marc Kawam et Thierry Noisette, où on a discuté des réseaux sociaux, sous le titre “Réseaux (a)Sociaux.” Il y avait deux questions ou sujets qui m’ont interpelés lors de cette conférence : (a) le besoin d’apprentissage permanent des usage de l’internet; et (b) la nécessité de passer de l’idée à l’acte.

Sur le premier point, nous sommes tous en train d’apprendre comment “faire” Facebook et Twitter…  C ‘est un travail évolutif.  Les utilisateurs doivent se former pour mieux cerner les fonctions, les paramétrages (qui changent régulièrement) et les codes d’usage, d’établir un ton et d’assurer une bonne présence en ligne ; en court, de soigner son eRéputation.  Sur le deuxième point (passer de l’idée à l’acte), il était soulevé — on peut le dire, avec véhémence — la légitimité des intervenants de parler sur le sujet des réseaux sociaux sans être en train de “walk the talk,” c’est à dire, de pratiquer au lieu juste d’en parler.  Autrement dit, la pratique c’est l’acte.  Bien entendu, nous étions dans le cadre d’une conférence qui s’apprête plutôt à la discussion et non pas aux actions, mais ça me fait penser au nombre de personnes — dans les agences de publicité, par exemple — qui donnent des conseils sur le digital et créent des campagnes pour leurs clients, sans en faire pour eux-mêmes.  Lorsque vous évaluez votre agence, n’est-il pas important de valider leur compétence, en vérifiant leur propre stratégie digitale?

Le CV passera par sa réputation en ligne

Surtout quand un jeune est en train de postuler pour un emploi, je ne cesse de recommander de travailler sa présence en ligne.  En cela, je me concerne moins des photos personnelles sur Facebook, mais plutôt et dans l’ordre, la qualité de son profil en Linkedin/Viadeo, ses commentaires dans les forums et sur des blogs qui traitent de sa zone d’expertise et, enfin, d’avoir son propre blog.  La qualité de ses écrits est un moyen formidable de se présenter.  La présence en ligne devient son CV.  Les chasseurs de téte et personnes dans les ressources humaines vont comprendre la valeur de cette empreinte digitale en ligne de plus en plus.  Au passage, il est aussi important de travailler son réseau et, plus le nombre de personnes dans votre réseau est large, plus il faut le trier et reclasser (groupements, filtres, etc.).  Par exemple, son réseau servira de plus en plus à aider rester bien informé.

Les employés à haute visibilité doivent soigner leur présence en ligne…

Net Invisibility - What might you be hiding?

En revanche, si les candidats sont scrutés pour leur présence en ligne, ce qui me choque toujours, c’est l’énorme non-présence des cadres des grandes sociétés sur la toile ; des managers d’influence qui n’ont toujours pas de profil sur Linkedin (ou Viadeo), pour ne pas parler d’une absence sur Facebook, Twitter ou autre réseau social.  Le choc est davantage grand quand il s’agit d’hommes et de femmes qui travaillent dans le marketing, et pire de tous, pour ceux qui travaillent directement dans le département de communication/stratégie digitale qui ont opté de vivre cacher.

et les candidats devraient scanner le niveau digital des employeurs potentiels

Pour un candidat, il/elle devrait scanner le niveau digital de facto de la société qu’il/elle prospecte.  Cette lecture en dira beaucoup sur la culture de l’entreprise.  Est-ce que les cadres se sont personnellement investis dans le digital?  Est-ce qu’ils ont eu une réelle éducation digitale (pas simplement un petit cours à distance!)?  Est-ce qu’ils pratiquent pour eux-mêmes ce qu’ils souhaitent mettre en place pour l’entreprise pour laquelle ils travaillent?  Ont-ils compris que le parois entre la vie professionnelle et la vie personnelle est perméable (voire en voie de disparition).

Dans l’an 2011, il me semble extrêmement difficile de justifier dans une société qui se veut prêt à investir dans le digital (ie. l’internet) que les cadres et cadres dirigeants ne se soient pas eux-même “en ligne,” vivant l’expérience en direct.  Est-ce une question de craintes (le scrutin de la hiérarchie ou la peur de faire de se montrer bête), de principe (car atteinte à la vie privée), un manque de temps (un temps non alloué, car pas suffisamment important) ou encore simplement du dédain (comme j’ai entendu maintes fois: “ce n’est pas sérieux d’être sur Facebook au travail”)?

Je serais ravi de vous entendre sur ce sujet!

Cartoon by Dave Walker. Find more cartoons you can freely re-use on your blog at We Blog Cartoons.