Ce matin, les madasara passaient entre les gardes de la Minustah qui assuraient la surveillance de la rue qui mène au CEP. Cette photo est prise près de 45 minutes après l’annonce des résultats définitifs du premier tour. Les militaires indiens étaient parés pour recevoir des projectiles, ils verront plutôt lentement passer les marchandes qui se rendent aux différents points de vente. La crise électorale, c’est comme un tremblement de terre ou encore un ouragan : Pa gen pwoblem. Les rues de PAP et de Pétion-Ville étaient vides toute la journée, la société organisée (le monde formel du travail, les écoles, …) ayant planifié quelques jours de troubles sociaux. Mauvaise prédiction, heureusement. Je ne suis pas politicologue ni historien, mais il me semble se dessiner dans cette course à deux le même genre de patron (pattern en anglais) que pour plusieurs autres élections : Le pouvoir aux plus capables contre le pouvoir aux plus nombreux. La période politique des années qui ont suivi 1870, deux partis haïtiens se faisaient la lutte. Le Parti Libéral constitué de notables (mulâtres) avait comme slogan ‘Le pouvoir aux plus capables’, alors que le Parti National (noirs) criait sur tous les toits ‘Le pouvoir aux plus nombreux’. J’oserais avancer l’idée qu’une partie de la joute se déroulera autour de cette même dialectique encore une fois. Manigat est une universitaire (PhD en Sciences politiques de la Sorbonne), elle représente d’une certaine manière la ‘plus capable’ même si son âge, disons avancé, en fait sourciller plus d’un. On reconnait généralement qu’elle serait intellectuellement la mieux placée pour assumer les fonctions de la présidence. Les rumeurs veulent aussi que cette femme sera plus difficile à corrompre, et que son intelligence stratégique lui permettra de mieux naviguer dans l’arène politique contestataire(les deux chambres contrôlées par l’Inite) dont elle héritera. On lui reproche également un mari peut-être trop influent. Quand à Martelly, il me semble représenter le candidat du ‘pouvoir aux plus nombreux’. Chanteur populaire connu de tous, il a déjà démontré sa capacité à mobiliser les foules. Il joue bien son inexpérience politique en rappelant que les changements de façon de faire en politique sont devenus une nécessité, quoi de mieux qu’un nouveau pour changer les façons de faire. Un de ses handicaps vient du fait qu’il avait des habitudes de chanteur populaire ... disons inadéquates, comme montrer ses fesses par exemple !! Il y a ici bien des gens qui ne peuvent imaginer un Président au passé amoral. Qui les haïtiens choisiront : La représentante des plus capables dont le principal handicap serait son âge avancé ou un mari influent, ou le représentant des plus nombreux qui avoue son inexpérience et qui a déjà montré ses fesses ?
Ce matin, les madasara passaient entre les gardes de la Minustah qui assuraient la surveillance de la rue qui mène au CEP. Cette photo est prise près de 45 minutes après l’annonce des résultats définitifs du premier tour. Les militaires indiens étaient parés pour recevoir des projectiles, ils verront plutôt lentement passer les marchandes qui se rendent aux différents points de vente. La crise électorale, c’est comme un tremblement de terre ou encore un ouragan : Pa gen pwoblem. Les rues de PAP et de Pétion-Ville étaient vides toute la journée, la société organisée (le monde formel du travail, les écoles, …) ayant planifié quelques jours de troubles sociaux. Mauvaise prédiction, heureusement. Je ne suis pas politicologue ni historien, mais il me semble se dessiner dans cette course à deux le même genre de patron (pattern en anglais) que pour plusieurs autres élections : Le pouvoir aux plus capables contre le pouvoir aux plus nombreux. La période politique des années qui ont suivi 1870, deux partis haïtiens se faisaient la lutte. Le Parti Libéral constitué de notables (mulâtres) avait comme slogan ‘Le pouvoir aux plus capables’, alors que le Parti National (noirs) criait sur tous les toits ‘Le pouvoir aux plus nombreux’. J’oserais avancer l’idée qu’une partie de la joute se déroulera autour de cette même dialectique encore une fois. Manigat est une universitaire (PhD en Sciences politiques de la Sorbonne), elle représente d’une certaine manière la ‘plus capable’ même si son âge, disons avancé, en fait sourciller plus d’un. On reconnait généralement qu’elle serait intellectuellement la mieux placée pour assumer les fonctions de la présidence. Les rumeurs veulent aussi que cette femme sera plus difficile à corrompre, et que son intelligence stratégique lui permettra de mieux naviguer dans l’arène politique contestataire(les deux chambres contrôlées par l’Inite) dont elle héritera. On lui reproche également un mari peut-être trop influent. Quand à Martelly, il me semble représenter le candidat du ‘pouvoir aux plus nombreux’. Chanteur populaire connu de tous, il a déjà démontré sa capacité à mobiliser les foules. Il joue bien son inexpérience politique en rappelant que les changements de façon de faire en politique sont devenus une nécessité, quoi de mieux qu’un nouveau pour changer les façons de faire. Un de ses handicaps vient du fait qu’il avait des habitudes de chanteur populaire ... disons inadéquates, comme montrer ses fesses par exemple !! Il y a ici bien des gens qui ne peuvent imaginer un Président au passé amoral. Qui les haïtiens choisiront : La représentante des plus capables dont le principal handicap serait son âge avancé ou un mari influent, ou le représentant des plus nombreux qui avoue son inexpérience et qui a déjà montré ses fesses ?