COMMENT AUTO-DÉTRUIRE
LA CULTURE FRANCAISE EN DEUX ÉTAPES
1érer ÉTAPE
UN CONSTAT, DES PRÉCONISATIONS
« La France doit repenser son dispositif public dans le domaine culturel, s'interroger sur l'efficacité d'un ministère de la Culture qui épuise ses ministres successifs et n'anticipe pas les révolutions. Il est impensable qu'il soit encore isolé de l'économie, de l'éducation, de la technologie, de l'industrie... (…) La France a perdu son aura de rayonnement, cette capacité à influencer le monde qu'ont les Etats-Unis. »
Où l'on aprend que le ministère de la culture est incompétent, Ah bon ! Que ses ministres s'épuisent, ciel !
Révolutions ? La révolution culturelle, ça ne vous rappelle rien ?
Qu'il est isolé de l'économie, la belle blague, ce qui n'est du reste pas vrai du tout pour tous les secteurs, ou tous les acteurs, rassurez vous...
Isolé de l'éducation, ce qui est vu sous un angle biaisé car on ne pense ici qu'à l'éducation artistique au sein de l'Éducation Nationale, et non pas aux rapports de terrain entre artistes et jeunes publics.
D'autre part, on peut toujours déplorer le manque d'éducation artistique alors que l'on sabre corps et bien quantité de moyens à notre bonne vieille Éducation Nationale....
La France aurait perdu son rayonnement ! Il me semble que cela ne soit pas neuf, néanmoins, aujourd'hui le modèle rayonnant n'est plus forcémment Étatsuniens, Tant s'en faut !...
La culture qui impose son modèle aux États-Unis, est-elle celle qui se vautre dans des productions de masse sauce hoolywoodmacdonnienne, ou un culture américaine plus exigente, qui ressemblerait d'ailleurs à celle que l'on trouve (aussi) en France, si l'on voulait se donner la peine d'y regarder de plus près ?
Avec des théories comme celle-là, pas étonnant que nombre de ministres s'épuisent à emprunter les routes biaisées que leurs imposent leurs "patrons " imbibés d'une culture aussi pro-américaine, et malheureusement de la pire, que pro-médédèfienne.
2é ÉTAPE
LES REMÈDES ET SOLUTIONS
Où L'ON ENVOIE, À TRÈS TRÈS GRANDS FRAIS
DES REPRÉSENTANTS DE COMMERCE EN AMÉRIQUE
"...Aide toi, la culture t'aidera..."
Je cite
"...Les Etats-Unis… Le Graal de tout créateur en quête de sacre ! Mais voilà qu’un preux chevalier, Marin Karmatz, flanqué de son aide camp, Guy Walter (directeur de la Villa Gillet et des Subsistances à Lyon, et prétendant à la direction du Festival d’Automne à Paris), sont partis, sous les couleurs sarkozystes du Conseil de la création artistique, à la conquête de New York. C’est ce que nous apprend Le Monde du 1er février 2011, sous un titre on ne peut plus explicite : « Marin Karmatz “vend” la culture française à New York. » Nom de code de cette opération de charme : Walls and Bridges (pour les non anglophones, ça veut dire « des murs et des ponts », et pour les ignorants, ce fut aussi le titre du dernier album original de John Lennon). Il s’agit, aux dires de Marin Karmatz, de « faire bouger les lignes d’une action culturelle internationale sclérosée », en réunissant, du 27 janvier au 4 février, une série de débats et de « performances » artistiques regroupant des Français et des Américains. On n’épiloguera guère sur la volonté affichée d’en finir avec « le marketing culturel de papa », comme disent les organisateurs. Qu'en pense donc Xavier Darcos, le président de l'Institut Français ?
Dans la même page du Monde, le journaliste-écrivain new-yorkais Philip Gourevitch tacle sèchement la vantardise d’une
telle prétention : « Pour bâtir des ponts avec l’Amérique, cette initiative me semble trop académique. »
On s’étonnera, en revanche du budget d’une telle opération, qui devrait être suivie de deux autres sessions en avril et
octobre : 1,2 million d’euros. A ce prix-là, on imagine aisément que Marin Karmatz, Guy Walter et leurs courtisans ne volent pas sur des low-cost et ne séjournent pas en auberge
de jeunesse ! Plus sérieusement, cette prétention affichée et un tel budget sont scandaleusement méprisants d’initiatives déjà existantes, et bien moins abondées. Que l’on pense que le programme
Fused, qui permet de soutenir, dans le spectacle vivant, des projets franco-américains, est doté en tout et pour tout, d’un budget annuel de 150 000 €. Le festival Crossing Lines, dirigé par Lili
Chopra depuis le FIAF (Institut Français de l’Alliance Française) tente pareillement depuis cinq ans, avec succès, d’établir des passerelles intelligemment conduites entre de jeunes artistes de
chaque côté de l’Atlantique, avec des moyens dérisoires. Et que dire du Français Lucien Zayan, qui a ouvert à Brooklyn, sans la moindre aide publique, The Invisible Dog, qui s’est vite affirmé
comme un lieu-phare de la vie artistique new-yorkaise ?
Ajoutons que la prétention de Marin Karmatz et Guy Walter est doublement scandaleuse. On apprend ainsi que la Conseil à
la création artistique a fait appel, pour la logistique de cette opération américaine, à la Villa Gillet, dont le directeur, Guy Walter, est membre dudit Conseil à la création artistique. Comment
qualifier de telles pratiques ? On hésite entre le « délit d’initiés » et le « conflit d’intérêts »…
Marin Karmitz a beau être un grand collectionneur d'art comtemporain, il continue, avec Guy Walter en appui, à nous faire
beaucoup de cinéma (la Hoollywoosarkosy) pour une culture qui mériterait mieux que cela, surtout à ce prix !
Nos deux compères joueraient-ils de nouveaux à Christophe collomb venu redécouvrir l'Eden Culturel américain en espérant y construire un bout de cabane pour sauver la culture d'une vieille France malade de sa propre politique culturelle ?
En tous cas, la France en agissant ainsi, a parfaitement compris comment se tirer une balle dans le pied. Mais sans doute est-ce voulu ainsi, et que cette stratégie horripilante, ruineuse, vaniteuse, qui méprise tout autant le public que les artisans d'une culture non monomaniaque, n'est elle qu'une partie du plan pour supplier les States d'acheter culturellement français.
Espère t-on ainsi un plan Marshall pour "notre" culture ?
Quand on me parle culture, je sort mon carnet de chèques ?...