Le logement social dans le viseur capitaliste
Même si les communes et les bailleurs sociaux de l'agglomération Creilloise font d'énormes efforts pour tenter de répondre à la demande de logements sociaux, la
situation est grave car des milliers de personnes ne peuvent se loger, souvent contraintes de loger chez leurs parents, voire leurs enfants ou même chez des amis.
Une ville comme Creil a fait d'énormes efforts puisqu'environ 55 % de son parc sont des logements sociaux ce qui n'est pas le cas de villes comme Gouvieux, Chantilly, Lamorlaye. Il est indéniable que la ségrégation sociale correspond à une ségrégation spatiale fondée sur l'argent puisque il y a une spéculation immobilière et foncière indéniable. Les riches ont tout fait notamment sous prétexte d'écologie pour préserver des espaces naturels qui les isolent du prolétariat et ils ne sont pas prêts à venir voir s'installer près de chez eux des populations ouvrières dans des logements sociaux. La géographie de notre territoire entre Laigneville au nord et Lamorlaye au sud est de ce point de vue tout à fait éloquente. Cette géographie de classe vise à regrouper les plus pauvres dans les mêmes quartiers afin qu'ils soient contrôlés socialement et ne se mélangent pas aux autres couches de la population. C'est un phénomène flagrant qui s'est accentué ces dernières décennies. La bourgeoisie craint comme la peste les populations du prolétariat en particulier issues de l'immigration. Quant à l'Etat sa politique de la ville est réduite à la peau de chagrin, bien en deça des besoins réels des populations.
Le peu qui a été obtenu dans le cadre de la rénovation urbaine permettra d'améliorer certains espaces et axes, de construire de nouveaux logements mais sans résoudre la question fondamentale de l'emploi et de la formation des populations. L'éducation en particulier dans les quartiers populaires est victime de la politique capitaliste de réduction des dépenses publiques et l'on peut être extrêmement inquiets concernant le manque criant de dispositifs de soutien en nombre pour les plus en difficultés, les associations se voient réduire leurs subventions par l'Etat, la santé publique est mise à mal notamment par de criantes insuffisances en personnel à l'hôpital public comme le montre la lutte actuelle des urgentistes du centre hospitalier de Creil.
La maffia capitaliste qui est au pouvoir préfère privilégier les multinationales de la construction et de l'immobilier plutôt que d'aider les bailleurs
sociaux à construire car le logement social ne rapporte pas d'argent. C'est toujours la même logique qu'il est urgent de combattre pour la mettre mettre à bas par un renversement
global du système capitaliste . Sans cela ceux qui nous gouvernent poursuivront leurs dégradations sociales, leurs destructions du bien public. Plus que jamais la question de
l'auto-organisation populaire et révolutionnaire se pose.