Un article de Bank Systems & Technology nous offre un aperçu de l'avis d'Emmett Higdon, analyste de Forrester Research, sur la banque mobile actuelle, notamment à travers les résultats d'une enquête réalisée auprès de consommateurs (aux Etats-Unis).
Les constats de l'étude sont mitigés : aujourd'hui, 10 millions d'américains utilisent un service de banque mobile, et ce chiffre devrait grimper à 50 millions d'ici 2015, mais, dans le même temps, 37% des personnes interrogées disent ne pas en percevoir la valeur. Et on peut les comprendre ! Quel est en effet l'intérêt pour les clients, hormis la minorité qui utilisent leurs services bancaires à grande fréquence et ceux qui adoptent une application mobile simplement parce qu'elle existe, de choisir un canal mobile qui offre, au mieux, l'accès aux mêmes produits et services que les autres canaux, avec un moindre confort et un surcoût (de communication) ? Pourtant les banques auraient intérêt à convaincre ces sceptiques car ils comprennent (par exemple) les clients qui n'utilisent pas internet, pour lesquels l'adoption du self-service leur permettrait de réduire leurs coûts.
Pour cela, il faudra offrir de nouveaux services dont la proposition de valeur pour le client est indiscutable. Les options de dépôt de chèque par mobile qui se développent actuellement aux Etats-Unis (par exemple chez USAA ou Chase) entrent dans cette logique : éviter un déplacement en agence ou un envoi postal pour déposer un chèque présente un intérêt immédiat pour tous.
Malgré tout, ce qui fait encore défaut aujourd'hui c'est une "killer app" qui profiterait des caractéristiques uniques du téléphone pour rendre l'utilisation de la banque mobile "évidente". Pour l'analyste de Forrester, le paiement pourrait bien être cette "killer app" mais il observe que, pour l'instant, les banques sont en position de se faire court-circuiter sur ce marché...
De plus, les efforts ne devront pas s'arrêter là puisque, pour Emmett Higdon, les tablettes vont émerger comme un support à part entière, dont il est convaincu de l'intérêt qu'il peut représenter pour les banques, mais qui est encore différent, notamment par ses usages, des supports "purement" mobiles.
Et si c'était une banque française qui inventait ces futures killer apps ?