Depuis l’été dernier, l’AME est dans le collimateur du gouvernement au prétexte de faire des économies. Or l’AME représente moins de 0,3 % du budget de la branche maladie de la sécurité sociale.
La mise en place de ce droit d’entrée devrait permettre une économie de 6 millions d’euros alors que le budget de l’assurance maladie est de 162 milliards… Les économies réalisées ne sont donc
pas l’objectif du gouvernement.
Les motivations du gouvernement se situent bien au-delà. La droite met en avant la « responsabilisation » des usagers, postulat selon lequel notre santé dépend essentiellement de nos
comportements individuels et que chacun est responsable de ses comportements. La restriction de l’accès à l’AME est un choix politique, idéologique, qui confond intérêt général et calculs
électoraux.
Le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales, publié le 31 décembre, remet en question la politique de responsabilisation des bénéficiaires de l’AME. L’IGAS y fait notamment état des
risques sanitaires engendrés par cette mesure (risque de diffusion de maladies comme la Tuberculose). Le rapport démontre l’inefficacité économique de cette mesure (6 millions euros d’économie
mais un surcoût de 20 millions d’euros du fait d’hospitalisations qui auraient été évitées avec l’AME) ainsi que les risques potentiels qu’elle comporte. Mais la publication du rapport de l’IGAS
a été effectuée après le vote définitif du budget.
Le gouvernement crée un climat de plus en plus prégnant de stigmatisation des sans papiers et des personnes précaires. La barrière ainsi instaurée à l’accès à l’AME prend la forme d’un argument
supplémentaire dans une politique d’immigration nauséabonde, en dépit des conséquences humaines de cette mesure.
Les Jeunes Socialistes réaffirment que les principes de solidarité et d’égalité sont centraux dans notre société, en défendant une politique de santé solidaire et permettant à tous l’accès à des
soins de qualité. L’AME et la CMU doivent être fusionnées. Les Jeunes Socialistes proposent que soient développées des équipes mobiles pour amener aux personnes exclues la prévention ainsi qu’un
suivi médical pluridisciplinaire, et que soient développés des centres d’accueils adaptés aux besoins des sans papiers et des personnes en situation de précarité.
Source : MJS